Histoires

De douleurs croissantes à gains éclatants

Une photo de Maddie Watts

Maddie Watts, 19 ans, de Vancouver, en Colombie-Britannique, craignait d'essayer le ski adapté.

Mais cela n'avait rien à voir avec la crainte de tomber ou de se blesser.

Elle aimait tellement skier – d’aussi longtemps qu’elle s’en souvienne – qu’elle était terrifiée à l’idée de détester cette façon de faire du ski.

Ayant grandi près de Whistler, en Colombie-Britannique, où se trouvent certains des plus grands domaines skiables au monde, ses meilleurs souvenirs d’enfance se sont déroulés sur les pistes, entourée de ses amis et de sa famille.

À l’âge de 17 ans, lorsqu’elle a reçu le diagnostic de syndrome des facettes articulaires – une forme d’arthrite attaquant agressivement la colonne vertébrale – elle a immédiatement pleuré la perte de son activité sportive préférée. Son état s’est rapidement aggravé et elle doit désormais utiliser un fauteuil roulant pour se déplacer.

« Il y a eu des jours sombres. Ne plus pouvoir skier m’a brisé le cœur et j’ai commencé à me sentir exclue à certains moments, surtout lorsque ma famille allait dévaler les pentes. Ma relation avec Whistler, autrefois un lieu magique, est devenue complexe et conflictuelle. »

Lorsque son père lui a recommandé le ski adapté, cela lui a paru être une option de dernier recours. Elle savait que si elle n’appréciait pas cette façon de faire du ski, elle allait perdre le goût de skier, et ce, peu importe la façon de pratiquer ce sport.

Un nouvel amour

À sa grande surprise, elle en est tombée amoureuse.

« Dès le premier jour, je faisais du slalom et le personnel était estomaqué. C’était si naturel! Très vite, je me suis retrouvé dans les hauteurs de la montagne, dans la poudreuse fraîche. J’étais accrochée! »

Pour Maddie, le ski adapté, c’est aussi l’indépendance et le fait d’avoir quelque chose qui lui est propre.

Au moment du diagnostic, elle entrait en 12e année. Habituellement, à cette période de la vie, une adolescente a les yeux tournés vers l’âge adulte, rêve de son premier appartement et de voler de ses propres ailes. Mais Maddie a dû compter sur les autres, plus que jamais, et a perdu la capacité de faire les choses qu’elle aimait le plus.

Maddie qui fait du ski

La douleur était toujours présente dans mon esprit. Certaines amitiés se sont compliquées à cause de ma maladie, et tous les plans que j’avais imaginés auparavant ont dû être modifiés. C’était une nouvelle réalité difficile à accepter. »

En découvrant son nouvel amour pour le ski adapté, Maddie a rapidement attiré l’attention du Comité paralympique canadien. Elle a reçu une invitation pour s’entraîner, apprendre et rencontrer d’autres athlètes du programme.

« Je ne m’attendais pas à cela! Je veux m’améliorer et évaluer si je peux avoir l’occasion de compétitionner sur une telle scène. »

De douleurs croissantes à gains éclatants

La jeune étudiante en philosophie a parcouru un long chemin. Après une période difficile, elle se sent maintenant en bonne position pour poursuivre des études supérieures tout en skiant autant que possible.

« Le plus difficile, c’était l’inconnu. Obtenir le bon diagnostic a pris du temps et il y a eu des moments où je me suis sentie impuissante. Dès que nous avons su ce qui se passait, j’ai beaucoup lu sur le sujet. J’ai consulté le site Web de la Société de l’arthrite et j’ai trouvé de l’aide dans les groupes de soutien. Me confier à quelqu’un qui vit une expérience similaire m’a vraiment aidé. »

Après quelques années de préparation, d’amélioration et de développement de son amour pour le ski adapté, elle caresse maintenant le rêve de faire partie de l’équipe paralympique canadienne de 2026. D’ici là, elle continuera à admirer Katie Combaluzier, l’une des meilleures skieuses para-alpines du Canada.

La prochaine fois que vous lirez un article sur Maddie Watts, vous verrez peut-être la photo d’une jeune femme souriante avec une médaille étincelante autour du cou.