Arthroplastie de la hanche

 

La hanche est l’une des plus grosses articulations portantes du corps. C’est une articulation sphéroïde ce qui veut dire qu’elle a la forme d’une boule (la tête) qui s’emboîte dans une cavité. Une arthroplastie complète de la hanche est une opération visant à remplacer la tête qui se situe tout en haut de l’os de la cuisse (fémur) et la cavité de la hanche.

Les chirurgiens utilisent des pièces de remplacement en métal, en céramique ou en plastique. Ces pièces peuvent être fixées aux os de deux façons:

  • au moyen d’un ciment orthopédique
  • sans ciment – ces pièces sont recouvertes d’un enduit poreux dans lequel le tissu osseux repousse.

Types d’opération

Dans une arthroplastie de la hanche traditionnelle, le médecin pratique une incision de 15 à 25 cm sur le côté ou à l’arrière de la hanche. On coupe certains muscles et autres tissus mous, comme les ligaments, pour que le médecin puisse atteindre l’articulation de la hanche.

On peut également procéder à un remplacement de la hanche en pratiquant une ou deux incisions plus petites que celles décrites ci-dessus. Ce type d’opération s’appelle une micromanipulation chirurgicale. Bien qu’elle puisse donner lieu à une perte sanguine moins importante et à une cicatrice plus petite que l’arthroplastie traditionnelle, elle est plus longue et difficile à pratiquer. Et si la petite incision ne permet pas d’ajuster la nouvelle hanche de façon adéquate, le médecin pourrait être obligé d’en effectuer une plus grande.

Il existe un nouveau type d’opération qui nécessite une petite incision à l’avant (face antérieure) de la hanche. L’arthroplastie de la hanche par voie antérieure est moins dommageable pour les muscles que les opérations nécessitant qu’on accède à l’articulation par le côté ou l’arrière de la hanche. Une guérison et un retour aux activités plus rapides peuvent en découler.

L’arthroplastie par voie antérieure et la micromanipulation chirurgicale exigent une formation et de l’équipement spéciaux. Votre médecin pourra vous expliquer vos options et vous aider à comprendre les risques et les avantages de chaque type d’opération.

Pourquoi pratique-t-on une arthroplastie?

On pratique habituellement une arthroplastie totale de la hanche en cas de douleur aiguë et de perte de fonction de stade avancé et quand les autres traitements ne soulagent plus la douleur. Une hanche peut également être remplacée en cas de fracture.

Efficacité

La chirurgie est habituellement une option efficace. Après votre opération, vous ressentirez probablement beaucoup moins de douleur et serez en mesure de vaquer à la plupart de vos activités quotidiennes plus facilement, mais la convalescence demande temps et patience.

La plupart des prothèses de la hanche durent de 10 à 20 ans, voire plus. La durée de vie de la prothèse dépend de votre âge, de la pression que vous imposerez à l’articulation et de la manière dont votre os s’adapte à la prothèse. Votre poids peut aussi avoir une incidence. Chaque kilo en trop ajoute trois kilos de pression sur votre nouvelle hanche. Vous en augmenterez la durée de vie en contrôlant votre poids.

Risques

Les risques d’un remplacement de la hanche se divisent en deux catégories :

  1. Risques liés à l’opération et à la période de convalescence, notamment :
    • Caillots sanguins
    • Infection
    • Fracture (fissure dans l’os)
    • Saignements (une faible proportion de patients ont besoin d’une transfusion sanguine)
    • Lésions nerveuses
    • Guérison de la plaie difficile
    • Problèmes d’anesthésie
    • Boitement (disparaît habituellement avec la physiothérapie, mais peut persister chez un petit nombre de patients)
    • Déboîtement de la hanche après l’opération
    • Différence de longueur des jambes (habituellement très légère et corrigée par l’utilisation d’une semelle orthopédique)
  2. Risques à long terme qui peuvent se déclarer des mois ou des années après l’opération, notamment :
    • Desserrage de la prothèse dans l’os
    • Infection dans l’articulation
    • Réaction au métal dans la nouvelle articulation – à mesure que les raccords en métal dans la prothèse articulaire s’usent, de minuscules particules de métal peuvent se détacher et causer des problèmes comme le desserrage de la prothèse ou interagir avec les tissus mous (tendons et muscles) autour de la hanche.

Visite préopératoire

La plupart des hôpitaux demandent à rencontrer les patients devant subir une arthroplastie plusieurs semaines avant la date de leur opération pour faire le point sur la situation et les préparer à l’intervention. Demander à un proche de vous accompagner à cette consultation pour prendre des notes et poser des questions est une bonne idée. La grande quantité d’information qu’on vous donnera pourrait être déconcertante et difficile à retenir si personne ne vous accompagne.

Pendant la visite préopératoire, l’équipe discutera du type d’anesthésie qui vous convient le mieux. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, notamment votre âge, votre état de santé général et votre préférence. L’équipe pourrait vous suggérer une anesthésie locale afin que vous ne ressentiez rien dans la région de l’intervention. Avec cette option, on vous donnera des médicaments pour vous détendre. Vous vous endormirez peut-être même légèrement, mais vous respirerez par vous-même. Sinon, l’équipe pourrait vous proposer une anesthésie générale qui vous endormira complètement pendant l’opération. Dans ce cas, on vous insérera un tube dans la gorge, raccordé à un ventilateur, pour vous aider à respirer.

Préparation

Vidéo du Dr Mike Evans sur les remplacements de la hanche et du genou (en anglais)

Activité physique

Le meilleur moyen de renforcer vos jambes en prévision de l’opération est de marcher régulièrement. N’hésitez donc pas à le faire – cela ne présente aucun risque pour votre hanche ou votre genou. Suivez la règle des « deux heures ». Si vous ressentez de la douleur à l’articulation pendant plus de deux heures après votre promenade, c’est que vous en avez trop fait. Prenez les mesures que vous pouvez pour soulager votre douleur et marchez un peu moins le lendemain.

Outre la marche, votre chirurgien peut vous conseiller d’effectuer régulièrement des exercices préopératoires, dont certains visent à renforcer les bras et les épaules pour vous préparer à utiliser les béquilles ou une marchette après l’opération. D’autres ont pour but de renforcer les muscles des jambes. Ces exercices prennent environ 20 minutes. Idéalement, il faut les faire deux fois par jour.

Votre logement

Votre logement pourrait nécessiter certains changements afin de répondre à vos besoins après l’opération. Examinez les lieux afin de déterminer les améliorations à apporter.

  • Au besoin, poussez ou sortez des meubles pour pouvoir vous déplacer librement dans la maison avec une marchette (calculez en moyenne 76 centimètres ou 30 pouces de dégagement).
  • Enlevez les carpettes. Fixez au sol le rebord des grands tapis avec du ruban adhésif pour éviter de trébucher.
  • Pendant votre convalescence, vous devriez vous asseoir uniquement dans des fauteuils munis d’accoudoirs; vous en aurez besoin pour vous asseoir et vous lever. Assurez-vous d’avoir au moins un fauteuil muni d’un siège solide (pas trop bas), d’un dossier et d’accoudoirs robustes. Évitez les fauteuils à bascule, à roulettes ou qui glissent.
  • Vous pouvez surélever vos fauteuils en plaçant des blocs sous les pattes ou un oreiller ferme sur le siège.  
  • Assurez-vous que les pièces et les couloirs sont bien éclairés de manière à voir les obstacles.
  • Assurez-vous que toutes les rampes d’escalier, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de votre domicile, sont sécuritaires.
  • Dégagez l’espace de tout fil électrique.
  • Se mettre au lit et en sortir n’est pas toujours facile après une arthroplastie, d’où l’importance que votre lit ne soit pas trop bas.
  • Le rebord du matelas devrait être à la même hauteur que l’arrière de vos genoux. Si votre lit est trop bas, il serait préférable de demander à quelqu’un de le rehausser en plaçant des blocs stables sous les pattes. S’il est trop haut, vous devrez peut-être l’abaisser en réglant la base du lit.
  • S’il n’y a pas de salle de bains sur l’étage où se situe votre chambre ou à proximité de celle-ci, vous pourriez devoir acheter ou emprunter un fauteuil d’aisance (fauteuil avec bassine intégrée) pour limiter vos déplacements la nuit.
  • Installez un siège de toilette surélevé
  • Procurez-vous un tapis de bain antidérapant pour la baignoire ou la cabine de douche afin d’éviter de glisser en vous lavant. Un siège de bain pourrait aussi vous être utile. Achetez une éponge munie d’un long manche pour vous laver aisément les pieds sans avoir à vous pencher.
  • Même avec tous ces accessoires fonctionnels, il n’est pas toujours facile d’entrer dans la douche, d’ouvrir le robinet et de régler la température sans se pencher. Assurez-vous de pouvoir compter sur l’aide de quelqu’un pour vous doucher lorsque vous rentrerez chez vous.
  • Si vous prévoyez avoir besoin de barres d’appui pour la toilette, le bain ou la douche, assurez-vous de les faire installer avant votre opération.
  • Regroupez tous vos accessoires de toilette (brosse à dents, peigne, sèche-cheveux, maquillage, rasoir…) dans un seul endroit facilement accessible pour limiter les déplacements.
  • Organisez votre cuisine de sorte que les articles soient à portée de main, au niveau de la taille, car vous ne pourrez pas vous pencher tout de suite après l’opération.

À quoi s’attendre après l’opération

Immédiatement après l’intervention

Votre douleur sera contrôlée au moyen de médicaments administrés par voie intraveineuse. Vous prendrez probablement aussi des médicaments pour prévenir les infections, les caillots de sang et la nausée. Si vous avez subi une anesthésie locale, vous n’aurez probablement aucune sensation, ou presque, sous la taille pendant un certain temps.

On vous placera peut-être un coussin sous les jambes, ce qui aidera à garder votre nouvelle hanche dans la bonne position. Vous devrez peut-être porter des bas de contention ou des molletières compressives pour prévenir les caillots sanguins. Ces articles serrent et relâchent vos mollets pour favoriser la circulation sanguine.

L’inactivité après l’opération, combinée à la prise d’antidouleurs, peut causer de la constipation. Des laxatifs pourraient vous être prescrits, au besoin.

Vous déplacer

Le jour de votre opération ou le lendemain, vous sortirez du lit avec de l’aide. Vous apprendrez à vous déplacer à l’aide d’une marchette ou de béquilles. Au moment de quitter l’hôpital, vous serez capable de vous asseoir et de vous lever, de vous habiller, d’utiliser la toilette, de faire votre toilette et d’utiliser les escaliers sans danger.

Dans les semaines qui suivent, vous commencerez la physiothérapie. Vous apprendrez des exercices pour vous aider à prendre des forces. On vous montrera également comment bouger sans que votre hanche se déboîte. On pourrait vous demander de limiter certains mouvements. Suivez les instructions de votre chirurgien.

Quitter l’hôpital

Vous resterez probablement à l’hôpital de un à quatre jours après l’intervention. Vous pourrez obtenir votre congé si vous recevez des soins à la maison et que vous vous remettez bien de l’opération. Il serait très utile que quelqu’un séjourne chez vous les premiers jours. Vous aurez probablement besoin d’aide avec la cuisine, le ménage et les autres tâches ménagères pendant les quelques semaines après l’opération.

Vous pourriez séjourner dans un centre de réadaptation si vous avez besoin de soins additionnels et si vous n’êtes pas capable de vous déplacer de façon assez sécuritaire pour voir à vos besoins après l’opération. Vous pourrez rentrer chez vous lorsque vous vous serez suffisamment rétabli pour vous déplacer sans risque et prendre soin de vous.

Rétablissement continu

Appelez votre chirurgien ou votre médecin de famille si :

  • votre température est supérieure à 38 °C (101 °F);
  • vous remarquez un changement de quantité, de couleur ou d’odeur des écoulements de la plaie ou une douleur accrue et soudaine dans la région de l’incision;
  • vous remarquez une augmentation de la douleur, de l’enflure ou de la sensibilité dans le mollet ou la cuisse d’une de vos jambes;
  • vous remarquez qu’une de vos jambes est pâle ou bleutée;
  • vous remarquez qu’une de vos jambes est inhabituellement froide au toucher;
  • vous éprouvez soudainement de la difficulté à marcher.

Dans les quelques semaines suivant l’opération, vous aurez besoin de moins en moins d’antidouleurs. Vous prendrez probablement des médicaments pour prévenir les caillots sanguins pendant plusieurs semaines après l’intervention.

Vous aurez peut-être besoin d’une marchette, de béquilles ou d’une canne pendant quelques semaines ou quelques mois. À mesure que votre énergie revient, faites quelques petites promenades chaque jour. Si votre hanche est sensible, appliquez-y une compresse froide.

Ne conduisez pas avant que votre médecin vous en donne l’autorisation.

Votre réadaptation se poursuivra après votre départ de l’hôpital et votre retour à la maison. Vous continuerez la réadaptation jusqu’à ce que vous soyez capable de fonctionner de façon autonome et que vous retrouviez le maximum de force dans votre hanche. Vous continuerez à travailler pour gagner de la force et améliorer votre endurance. La réadaptation se poursuivra pendant plusieurs mois après l’opération et vous verrez peut-être des améliorations (surtout dans la force et l’endurance) jusqu’à 12 à 18 mois après l’intervention. Les premières étapes du rétablissement peuvent être plus rapides après une arthroplastie de la hanche par voie antérieure.

La plupart des gens peuvent avoir des relations sexuelles de quatre à six semaines après un remplacement de la hanche. Demandez à votre médecin quand vous pouvez avoir des relations sexuelles et quelles positions sont sécuritaires pour votre hanche, car certaines positions peuvent augmenter le risque d’un déboîtement de l’articulation. Votre médecin pourrait donc vous demander d’éviter certaines positions, surtout dans les premiers mois.

Vivre avec une prothèse de la hanche

L’exercice (comme la natation et la marche) est important pour gagner en force musculaire. De plus, l’exercice améliore votre bien-être général. Discutez avec votre médecin du type d’exercice qui vous convient le mieux. Vous pourrez probablement reprendre la plupart des activités auxquelles vous vous adonniez avant l’opération, comme le golf, le vélo, la natation ou la danse. Votre médecin pourrait toutefois vous demander d’éviter de courir, de jouer au tennis et de faire d’autres activités qui font subir un stress important à votre articulation.

Votre médecin voudra probablement vous voir au moins tous les deux ou trois ans pour vérifier votre hanche.

Foire aux questions (FAQ)

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Collaboratrice

Cette information a été mise à jour en juillet 2019, avec l’expertise de:

Dre Sarah Ward, M.D., associée du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
Chirurgienne orthopédiste, hôpital St. Michael’s
Chargée d’enseignement, Département de chirurgie, Université de Toronto