Il faut une endurance et une détermination incroyables pour traverser le Canada à vélo.
Près de 8 000 km séparent Victoria (C.-B.) de St. John's (T.-N.-L.), et le terrain entre les deux représente un défi de taille. Mais cela n'a pas empêché Richard White d'entreprendre ce périple, en y mettant sa touche personnelle.
En avril, cet homme de 81 ans, qui souffre de spondylarthrite ankylosante, a commencé à parcourir cette distance en vélo, principalement autour de sa ville natale de Calgary.
« Mon intention n'était pas seulement de franchir la distance réelle, mais de simuler de nombreux éléments de ce que le défi impliquerait », explique Richard.
« J'ai intentionnellement choisi de grosses côtes à monter (et à descendre), et j’ai fait une randonnée aller et retour de deux jours en montagne, de Lake Louise (AB) à Golden (C.-B.). J'ai affronté plusieurs forts vents contraires et quelques épisodes de pluie glaciale. »
Inspiré par d'autres cyclistes qui ont accompli ce périple transcanadien, Richard a voulu se surpasser pour fracasser d'anciennes limites.
La spondylarthrite ankylosante est une maladie débilitante. Depuis qu'il a reçu son diagnostic en 1994, la colonne vertébrale et le cou de Richard sont souvent raides et rigides. En 2011, il a également subi une arthroplastie de la hanche, qui s'est heureusement merveilleusement bien déroulée.
Son aventure a duré six mois et, bien qu'il l'ait fait principalement seul, il dit ne s'être jamais senti seul.
« J'ai eu le privilège d'être accompagné par des amis qui ont parcouru des étapes de 50 km avec moi à certaines occasions. Ma femme, Eve, et beaucoup d'autres personnes m'ont également encouragé tout au long du parcours. Le 16 octobre, j'ai atteint mon objectif de 8 000 km, chaque mètre bien compté! »
Le point culminant de son aventure a été atteint lorsque, le dernier jour d'octobre, six amis spéciaux se sont joints à lui pour grimper en vélo une dernière côte, choisie pour représenter la montée de Signal Hill, à St. John’s.
À sa grande surprise, l'un d'entre eux avait fait des démarches pour que Global News soit sur place et fasse une entrevue avec lui tout juste avant la dernière ligne droite.
« À la fin, j'étais euphorique. C'est quelque chose qui dépasse tout ce que j’avais imaginé être capable de faire. C'est le plus grand sentiment que je peux seulement comparer à ce que les athlètes professionnels doivent ressentir après avoir remporté un championnat. À certains moments, cela semblait impossible, mais je n'ai jamais arrêté et j'ai continué à pousser. »
Richard est catégorique : quand on est atteint d'arthrite, il faut trouver les moyens de persévérer.
Membre d'un club de plein air, l'urbaniste municipal à la retraite pratique également sur une base hebdomadaire la randonnée pédestre pendant les mois d'été et le ski de fond en hiver.
« Restez actif et continuez à foncer. Si j'avais laissé l'arthrite m'arrêter, je serais davantage handicapé que je le suis aujourd'hui. Si je ne faisais pas constamment ce que je peux pour conserver ma mobilité, je n'aurais pas pu accomplir ce que je viens de faire. »