Comprendre la douleur

Understanding Pain

Qu’est-ce que la douleur?


La douleur est une sensation physique et émotionnelle. Elle est désagréable et est liée à une impression, fondée ou non, de dommages potentiellement subis par votre corps.

L’intensité de la douleur ressentie par une personne n’est pas toujours égale à la quantité de dommages ou de lésions subie par son corps. Une personne peut ressentir de la douleur sans que les tissus soient endommagés ou peut avoir des tissus endommagés sans ressentir de douleur.

Comment votre corps traite-t-il la douleur?


schéma corporel montrant une douleur au poignet droitBien que la douleur puisse se manifester dans diverses parties du corps, elle est toujours perçue et traitée par le cerveau. La douleur est un système d’alarme qui signale les dommages (ou les lésions).

Le signal de la douleur part généralement des nerfs situés près de la région endommagée (mais pas toujours) et voyage le long de vos nerfs jusqu’à la moelle épinière et votre cerveau. Votre cerveau interprète alors le signal de douleur en fonction de son intensité et de son emplacement ainsi que de divers autres renseignements, par exemple votre environnement, vos blessures antérieures, vos croyances, votre état émotif et de nombreux autres facteurs. Vous ne ressentez la douleur qu’une fois tous ces renseignements traités par votre cerveau.

La douleur est personnelle


Lorsque votre cerveau traite un signal de douleur, il tient compte de divers facteurs qui vous sont propres. Par conséquent, la façon dont vous ressentez la douleur est unique, et même les personnes avec la même maladie ou la même blessure que vous n’auront pas la même expérience. Tout comme l’arthrite, qui peut être vécue différemment d’une personne à l’autre, les gens ressentent la douleur de diverses façons. Cette variabilité fait en sorte que les traitements contre la douleur (y compris les médicaments et autres types d’interventions) peuvent être efficaces chez l’un et pas nécessairement chez l’autre, ou que leur effet pourrait être différent.

Le corps et l’esprit sont étroitement liés quand il est question de douleur. Vos émotions et vos pensées jouent un rôle important dans la façon dont vous ressentez la douleur, et cette dernière peut affecter tous les aspects de votre vie.

Les types de douleur


La douleur aiguë est une douleur à court terme qui vous protège des dommages additionnels en vous incitant à modifier votre comportement. Par exemple, la douleur associée à une blessure, à une intervention chirurgicale ou à un mal de dents.

Lorsque notre corps subit une blessure ou que des tissus sont endommagés, nos nerfs communiquent ce message à notre cerveau. Le cerveau réagit en envoyant un message à notre corps pour qu’il réagisse. La douleur aiguë nous aide en nous envoyant un message afin de protéger notre corps contre toute blessure et pour éviter d’éventuels dommages. La douleur se dissipe généralement après la guérison de la partie du corps endommagée, lorsque la protection n’est plus nécessaire ou lorsque le stimulus déplaisant a disparu.

Squelette montrant des douleurs dans les hanchesLa douleur chronique (également appelée douleur persistante ou douleur à long terme) dure plus longtemps que la douleur aiguë, généralement plus de trois mois. Les personnes atteintes de maladies chroniques vivent souvent avec des douleurs chroniques. Ce type de douleur ne signifie pas nécessairement qu’un dommage est en train de se produire, même si cela peut sembler être le cas. Si on ne comprend pas parfaitement la douleur chronique, on sait qu’elle est parfois liée à un problème touchant un ou plusieurs nerfs et la transmission des messages de douleur vers le cerveau.

Certaines personnes vivant avec la douleur chronique doivent également composer avec le phénomène de « sensibilisation à la douleur », qui accentue les signaux de la douleur. Cela entraîne généralement une sensibilité accrue à la douleur et au toucher. Dans les cas de maladies chroniques comme l’arthrite, les zones du cerveau qui envoient et reçoivent les signaux de danger deviennent plus sensibles avec le temps. Plus le cerveau traite la douleur, plus il devient perceptif, jusqu’à rester dans un état d’alerte et de réaction élevée, ce qui peut fausser l’expérience de la douleur.

Nos pensées, nos émotions et nos niveaux d’activité peuvent augmenter la sensibilité du système nerveux, ce qui fait en sorte que la fréquence et l’intensité de la douleur augmentent. Bien qu’il n’existe actuellement aucun remède contre la douleur chronique, nous pouvons la traiter en apprenant à la gérer.

La douleur aiguë et la douleur chronique sont toutes deux influencées par des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux. Comprendre les différences entre la douleur aiguë et la douleur chronique, ainsi que la transition de la douleur aiguë à la douleur chronique, est la première étape pour traiter la douleur constante.

Il est rare que les personnes qui vivent avec la douleur chronique ne ressentent aucune douleur; toutefois, vous aurez de bonnes journées (peu de douleur) et de mauvaises journées (beaucoup de douleur). En ajustant votre rythme et vos activités et en faisant le suivi quotidien de votre état, vous comprendrez mieux votre douleur. Ces approches vous aideront aussi à respecter un horaire, ce qui vous aidera à prédire comment vous vous sentirez de jour en jour.

D’où vient la douleur liée à l’arthrite?


Alors que nous nous efforçons toujours de mieux comprendre les mécanismes de la douleur, nous savons néanmoins que la plus grande partie de la douleur liée à l’arthrite est associée à l’une ou plusieurs des causes suivantes :

  • L’inflammation exerce une pression sur les nerfs situés dans l’articulation ou à proximité de celle-ci.

  • Les lésions articulaires sont des dommages subis par les tissus et les nerfs qui sont dans l’articulation ou à proximité de celle-ci. Ces dommages peuvent découler d’une blessure ou d’une inflammation prolongée.

  • La sensibilisation à la douleur survient après une douleur prolongée et fait en sorte que le corps continue d’envoyer des signaux de douleur au cerveau, même en l’absence d’une source de douleur particulière.

Voici quelques facteurs qui peuvent jouer un rôle dans votre expérience de la douleur liée à l’arthrite :

  • Squelette avec inflammation visible dans l'articulation et la colonne vertébraleL’activité physique excessive ou insuffisante exerce un stress sur les articulations.

  • La tension musculaire (muscles tendus) peut être due au stress, à un manque d’activité physique ou à une mauvaise posture.

  • La fatigue ou l’épuisement que vous ressentez en raison de la douleur chronique ou de votre manque de mobilité ou de sommeil peut nuire à votre capacité à faire face à la douleur.

  • L’anxiété ou la dépression peuvent causer un stress et affecter votre humeur, ce qui peut accentuer la douleur perçue tout en faisant en sorte que vous êtes moins à même de vous adapter à la douleur.

  • Une trop grande place accordée à la douleur, combinée à la relation étroite entre le corps et l’esprit, fait en sorte que vous pourriez accentuer votre sensibilité à la douleur et nuire à votre capacité à composer avec elle.

  • Votre attitude et votre système de croyances, autrement dit votre façon de voir la vie, peuvent avoir un effet direct sur l’intensité de la douleur que vous ressentez et votre capacité à y faire face.

  • Votre environnement social et le soutien pourraient avoir un effet sur la douleur : les personnes qui bénéficient d’un soutien social et familial solide pourraient être plus aptes à composer avec la douleur que les personnes isolées socialement.

Les meilleurs résultats en matière de gestion de la douleur passent souvent par une combinaison de prise en charge personnelle continue et de traitement médical. Cette approche multimodale du traitement comprend des stratégies physiques, psychologiques, pharmacologiques (à base de médicaments) et préventives.

Le cycle de la douleur causée par l’arthrite


Les éléments suivants peuvent avoir un effet sur la douleur chronique :

  • Les problèmes physiques liés aux blessures, à la maladie ou aux interventions chirurgicales

  • La tension musculaire (qui peut découler d’une tentative de votre corps pour protéger les articulations touchées)

  • Le stress psychologique

  • La dépression et les autres émotions ou sentiments négatifs

  • La fatigue

Infographie du cycle de la douleur

Votre expérience de la douleur est influencée par les facteurs illustrés ci-dessus; comme ils s’alimentent les uns les autres, ils peuvent prolonger et amplifier votre douleur. Si vous êtes en mesure de rompre le cycle en éliminant même un seul de ces facteurs, vous pourriez bénéficier d’un soulagement considérable.

Autres facteurs contributifs


Couple âgé, le mâle semble souffrir pendant que la femelle soutientSi la douleur chronique peut augmenter les niveaux de stress qui jouent un rôle dans le cycle de la douleur, les expériences stressantes telles que les traumatismes ou la discrimination peuvent également avoir une incidence sur l’intensité, la gravité et la durée de la douleur. Des recherches ont démontré que le stress chronique résultant d’antécédents de traumatisme ou d’expériences permanentes de discrimination comme le racisme peut entraîner des effets négatifs sur notre corps et contribuer à la douleur et à l’inflammation.

Lorsque notre corps est continuellement en mode « combat ou fuite », notre système nerveux se met à l’affût du danger, ce qui peut entraîner une sensibilité accrue à la douleur. Le stress chronique causé par des expériences de traumatisme ou de discrimination peut provoquer des répercussions sur le système neuroendocrinien et une dérégulation du cortisol, l’hormone du stress.

Les hormones du stress peuvent avoir des effets utiles à court terme en nous gardant alertes dans des situations dangereuses, par exemple en augmentant notre rythme cardiaque afin que le sang et l’oxygène circulent rapidement dans tout le corps. De plus, les hormones du stress peuvent empêcher l’inflammation et ralentir la digestion afin que l’énergie soit réservée aux fonctions importantes du cœur et du cerveau.

Toutefois, à long terme, des niveaux élevés d’hormones du stress peuvent avoir une incidence sur le ressenti de la douleur en alimentant négativement le cycle de la douleur. Des niveaux élevés de cortisol dans le système circulatoire pendant de longues périodes peuvent amener l’organisme à devenir résistant au cortisol et à faire fonctionner notre système immunitaire à plein régime, ce qui l’amène à attaquer des cellules et des tissus qui ne constituent pas une menace.

Des soins de santé tenant compte des traumatismes et antidiscriminatoires peuvent jouer un rôle dans la résolution de ces problèmes, mais le simple fait d’être conscient de la façon dont le stress chronique peut influencer votre expérience de la douleur peut vous aider à maîtriser vos symptômes. Une approche multiniveaux de la gestion de la douleur, qui tient compte des facteurs physiques, psychologiques et sociaux, est importante.

 

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