Informations, ressources et outils pour vous aider à gérer vos symptômes de la goutte et améliorer vos fonctions articulaires.

La goutte est la forme d’arthrite inflammatoire la plus courante et plus d’un million de Canadiens en sont atteints.

La goutte peut survenir lorsqu’il y a trop d’acide urique dans le sang. L’acide urique est produit par la décomposition des purines, que l’on trouve dans les aliments que nous mangeons.

Les reins aident à filtrer le sang pour éliminer l’acide urique de notre corps par l’urine. Lorsque les reins ne sont pas en mesure de filtrer le sang ou de traiter le taux d’acide urique au même rythme qu’il est créé, cela peut entraîner un taux élevé d’acide urique dans le sang.

La génétique joue un rôle important pour les personnes à risque de développer la goutte. Chez certaines personnes, le corps décompose les purines en acide urique et est capable d’éliminer l’excès d’acide urique plus facilement que d’autres. Même si deux personnes ont exactement le même régime alimentaire et les mêmes habitudes alimentaires, l’une d’entre elles peut avoir un taux d’acide urique plus élevé dans le sang et présenter un risque accru de développer la goutte.

Après des mois ou des années d’un taux élevé d’acide urique dans le sang (généralement supérieur à 400 µmol/l), l’acide urique peut se diriger à l’extérieur de la circulation sanguine et former des cristaux d’acide urique dans les articulations et les tissus mous.

Les cristaux d’acide urique dans les tissus mous se trouvent généralement sous la peau et peuvent entraîner la formation de bosses dures de couleur blanche semblable à celle de la craie. Lorsqu’ils sont présents, ces dépôts de cristaux, appelés tophus, sont généralement observés autour des oreilles et des tendons extenseurs, qui se trouvent dans les mains et les pieds. Les cristaux d’acide urique dans les articulations peuvent être responsables des crises de goutte.

Quels sont les facteurs de risque de la goutte?

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La goutte étant directement liée au taux d’acide urique dans le sang, ces facteurs de risque sont surtout associés à la production et à l’élimination d’acide urique.

  • Régime alimentaire : Les aliments, notamment la viande rouge et certains fruits de mer (comme les crevettes et les poissons gras), les boissons alcoolisées (surtout la bière), le sucre et le fructose (que l’on trouve dans les boissons gazeuses) peuvent tous faire augmenter le taux d’acide urique.
  • Hypertension artérielle : L’hypertension artérielle et certains médicaments utilisés dans son traitement (diurétiques) augmentent le risque de développer la goutte. La prise d’aspirine à faible dose fait aussi augmenter le taux d’acide urique.
  • Obésité : Les personnes ayant un poids corporel élevé sont plus susceptibles de développer la goutte, et à un plus jeune âge que les personnes dont le poids corporel est plus faible. L’incidence de la goutte a presque doublé au cours des vingt dernières années, probablement en raison de l’augmentation de la prévalence de l’obésité dans la population générale.
  • Médicaments : Certains médicaments inhibent l’élimination de l’acide urique par les reins. En général, les diurétiques et certains médicaments qui affaiblissent le système immunitaire augmentent le risque de crises de goutte.
  • Traumas et traumatismes : L’apparition de la goutte peut être provoquée par une intervention chirurgicale, une crise cardiaque ou tout autre trauma ou traumatisme psychologique, voire émotionnel.
  • Maladie du rein : Même une maladie du rein bénigne peut nuire à l’élimination de l’acide urique.
  • Hérédité : Si un membre de votre famille a la goutte, cela augmente votre risque de développer la maladie puisque la goutte est parfois héréditaire. Toutefois, un grand nombre de personnes qui développent la goutte n’ont pas d’antécédents familiaux de la maladie.
  • Déshydratation : La déshydratation peut contribuer aux crises de goutte.

La goutte est-elle fréquente?

On estime qu’environ un million de Canadiens sont atteints de la goutte, soit approximativement 2 à 4 % de la population. La goutte est la forme d’arthrite inflammatoire la plus courante et touche davantage les hommes que les femmes (environ 4 % comparativement à 1 %). Au fil des années, le nombre de personnes atteintes de la goutte a augmenté dans le monde entier, de même que le nombre de nouveaux diagnostics. La goutte est plus fréquente chez les personnes âgées.

Bien que ces statistiques sur la goutte reflètent probablement une population principalement cisgenre, peu de recherches indiquent que l’utilisation d’une hormonothérapie à long terme par les personnes transgenres est associée à des changements dans le taux d’acide urique, ce qui pourrait entraîner des conséquences sur le développement de la goutte. Des recherches plus approfondies sont requises.

Si vous avez des préoccupations concernant une éventuelle modification du taux d’acide urique due à la prise d’hormones ou si vous êtes atteints d’autres maladies susceptibles d’augmenter votre risque de crises de goutte, consultez votre médecin pour savoir comment surveiller de plus près votre risque.

Que se passe-t-il au cours d’une crise de goutte?

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Les crises de goutte ne peuvent survenir que s’il y a des cristaux d’acide urique dans l’articulation, ce qui se produit uniquement lorsqu’il y a trop d’acide urique dans le sang.

Une fois les cristaux dans l’articulation, le système immunitaire va parfois essayer de les éliminer. Dans certaines circonstances, les globules blancs, une composante du système immunitaire, peuvent migrer du sang vers l’articulation où se trouvent les cristaux d’acide urique. Ces globules blancs, appelés neutrophiles, vont essayer d’éliminer les cristaux d’acide urique. Dans l’espoir d’éliminer ces cristaux, les neutrophiles vont se multiplier dans l’articulation, ce qui entraîne une inflammation, une enflure, une rougeur et une douleur dans l’articulation touchée. C’est ce que l’on appelle une crise de goutte.

Les neutrophiles ne sont pas assez forts pour éliminer les cristaux d’acide urique dans l’articulation et, après quelques jours, ils meurent et la crise de goutte s’estompe. Cependant, les cristaux d’acide urique présents dans l’articulation resteront, ce qui expose la personne à un risque élevé de crises de goutte ultérieures si des mesures ne sont pas prises pour en réduire le nombre.

 

 

 

Quels sont les signes précurseurs de la goutte?

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Les crises de goutte, en particulier les premières, semblent survenir soudainement, mais il s’agit souvent du résultat de mois, voire d’années, d’accumulation d’acide urique dans le sang. Après une longue période continue de taux élevés d’acide urique, celui-ci peut commencer à se diriger à l’extérieur de la circulation sanguine et à former des cristaux dans les articulations et les tissus mous.

Les crises de goutte sont souvent déclenchées par la réaction du système immunitaire du corps qui attaque les cristaux d’acide urique formés dans les articulations et les tissus mous. Lorsque des cellules immunitaires, appelées neutrophiles, pénètrent dans l’articulation pour tenter d’éliminer les cristaux d’acide urique, une inflammation, une rougeur, une douleur et une enflure apparaissent, provoquant ce que l’on appelle une crise de goutte.

Les cristaux d’acide urique peuvent s’accumuler dans plusieurs articulations, mais les crises de goutte sont plus fréquentes dans les articulations des membres inférieurs, comme les genoux, les chevilles et surtout la base du gros orteil. De nombreuses personnes n’auront aucun signe avant-coureur de leur état avant leur première crise de goutte.

Au fil de notre quotidien, des microtraumatismes peuvent survenir dans notre corps et nos articulations, ce qui peut amener les neutrophiles à se précipiter dans ces zones pour aider au processus de guérison. Si votre articulation présente déjà une accumulation de cristaux d’acide urique, cette ruée de neutrophiles envoyée dans le cadre du processus normal de guérison peut également détecter les cristaux d’acide urique et commencer à réagir pour tenter de les éliminer. Ce processus pourrait déclencher une crise de goutte. Comme ces microtraumatismes sont souvent plus fréquents dans les membres inférieurs et les articulations, ces zones sont plus propices à une crise de goutte.

Les autres facteurs de risque d’une crise de goutte sont les infections, une augmentation radicale du taux d’acide urique dans le sang – par exemple après un repas riche en protéines, une soirée de consommation d’alcool (surtout de bière) ou une période de déshydratation.

Que sont les tophus?

Des bosses peuvent se former lorsque des cristaux d’acide urique s’accumulent sous la peau. Ces bosses, appelées tophus, sont généralement dures et de petite taille, et elles peuvent se former sur n’importe quelle partie du corps. On les trouve souvent sur les orteils, les genoux, les talons, les doigts, les oreilles, les avant-bras ou les coudes. Les tophus sont habituellement indolores, mais ils peuvent parfois s’enflammer et excréter des sécrétions épaisses. Ils ne se forment souvent que plusieurs années après la première crise de goutte, mais il arrive que des personnes n’ayant jamais eu de crise de goutte en développent.

Comment établit-on le diagnostic de goutte?

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Avant de diagnostiquer la goutte, votre médecin vous posera des questions sur votre alimentation et les médicaments que vous avez pris récemment. Il voudra savoir :

  • quand les symptômes sont apparus
  • combien de temps ont-ils duré ou quelle a été la durée des crises
  • quelle était leur intensité
  • quelles articulations ont été touchées par les symptômes

Une analyse de sang peut mesurer le taux d’acide urique, mais leur élévation n’est pas nécessairement indicatrice d’une crise de goutte. Pendant une crise, votre médecin pourrait vous demander de vous soumettre à une analyse de sang. Il pourrait vous demander de refaire une analyse de sang après la fin de la crise, afin de comparer vos taux d’acide urique pendant et après la crise.

Pour obtenir un diagnostic confirmé de la goutte, votre médecin devra prélever un échantillon de liquide dans votre articulation pendant une crise de goutte. Pour ce faire, il introduira une aiguille dans l’articulation concernée et en extraira un échantillon de liquide.

L’échantillon sera ensuite examiné au microscope afin de déterminer si les neutrophiles tentent activement d’éliminer les cristaux d’acide urique. Si cette activité est observée dans l’échantillon de liquide, votre médecin sera en mesure de confirmer le diagnostic de goutte. Lorsque les neutrophiles tentent d’éliminer les cristaux, on dit que les cristaux sont intracellulaires.

Bien que le prélèvement d’un échantillon de liquide soit le moyen le plus efficace de diagnostiquer la goutte, cela n’est pas toujours possible ou nécessaire selon votre situation. Votre médecin peut également établir un diagnostic présumé sur la base d’une combinaison de signes, de symptômes et de résultats d’examens, tels que des analyses de sang, des radiographies et des échographies.

Pourquoi le traitement de la goutte est-il si important?

En l’absence de traitement, la durée et la fréquence des crises de goutte ont tendance à augmenter, et la maladie peut même devenir chronique. La présence continue de cristaux d’acide urique dans l’articulation et autour de celle-ci peut mener à la destruction de l’articulation et des tissus mous.

Heureusement, lorsque les patients reçoivent un traitement et des soins médicaux appropriés, la maladie n’évolue généralement pas jusqu’à ce stade avancé. La plupart des gens atteints de goutte chronique arrivent à maîtriser la maladie au moyen de médicaments. La modification des habitudes de vie constitue une partie importante du traitement et peut aider à prévenir et à gérer les poussées. Un diagnostic et un traitement précoces peuvent réduire les risques de lésions articulaires permanentes et peuvent diminuer la fréquence et la gravité des crises.

Comment traite-t-on la goutte?

Le traitement de la goutte comporte trois étapes principales.

Étape 1 : Traiter la crise de goutte active.
Étape 2 : Abaisser le taux d’acide urique dans le sang (si nécessaire).
Étape 3 : Ajouter un traitement prophylactique si un médicament est administré pour abaisser le taux d’acide urique dans le sang.

En période de crise

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Lorsque vous vivez une crise de goutte, prenez ces mesures pour maîtriser la douleur et l’enflure :

  • Appliquez de la glace sur l’articulation, élevez-la et reposez-la.
  • Prenez de la colchicine, un médicament anti-inflammatoire ou de la prednisone dès que possible, selon la recommandation de votre médecin.
  • Buvez beaucoup d’eau et de liquides. N’oubliez pas que l’alcool, les boissons gazeuses ou les boissons sucrées peuvent déclencher des crises de goutte, alors évitez-les.
  • Prenez note des articulations touchées, de l’intensité et de l’évolution de la douleur, ainsi que de la durée de la crise.
  • Prenez rendez-vous avec votre médecin afin de subir une évaluation.
  • Évitez le stress autant que possible. Un stress supplémentaire peut aggraver une crise de goutte. Envisagez d’utiliser des techniques de relaxation, comme la méditation de pleine conscience, pour vous aider à réguler la réponse de votre corps à la douleur.

Traitement par le froid et la chaleur

Cold Therapy - GoutFroid

Utiliser le froid peut aider à atténuer la douleur durant une crise de goutte. Le froid réduit l’afflux de sang vers la blessure, ce qui aide à diminuer l’enflure et l’inflammation. Il faut toutefois éviter d’appliquer du froid pendant plus de 20 minutes consécutives. En général, on conseille d’appliquer du froid pendant 20 minutes, suivies d’une pause de la même durée. Mettez toujours une couche de protection (comme une serviette) entre la compresse froide et la peau.

Utiliser une compresse froide du commerce ou « maison » (comme un sac de glace concassée, de glaçons ou de légumes congelés) peut être utile.

Le froid est idéal pour :

  • réduire l’enflure
  • atténuer la douleur
  • réduire l’afflux de sang vers une articulation enflammée

Heat Therapy - GoutChaleur

Il ne faut pas utiliser de chaleur pendant une crise de goutte puisque cela peut aggraver les symptômes. Toutefois, entre les crises, une douche chaude ou l’application de compresses chaudes (comme une bouillotte ou des compresses à faire chauffer au four à micro-ondes) sont des moyens efficaces de réduire la douleur et la raideur générales.

La chaleur est idéale pour :

  • soulager la douleur et la raideur
  • soulager les spasmes et la raideur musculaire
  • améliorer l’amplitude des mouvements

IMPORTANT : N’appliquez pas de chaleur sur une articulation enflammée – cela pourrait aggraver les symptômes.

Articles rayonnez :

  • Thérapie par le froid pour l’arthrite : Découbrez comment la thérapie par le froid peut vous aider à gérer les douleurs articulaires, l’enflure et l’inflammation.
  • Thérapie par la chaleur pour l’arthrite : La thérapie par la chaleur peut aider à réduire la douleur en relaxant les muscles et en augmentant la circulation.

Techniques de relaxation et stratégies d’adaptation

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Des stratégies d’adaptation efficaces peuvent vous aider à préserver un certain équilibre dans votre vie, à bien maîtriser vos symptômes de goutte et à cultiver l’optimisme. Le fait de détendre les muscles qui entourent une articulation endolorie a pour effet d’atténuer la douleur ressentie, même s’il n’est pas toujours facile de se détendre quand on ressent de la douleur. Les crises de goutte peuvent être très douloureuses, mais il existe des techniques que vous pouvez maîtriser pour vous aider à recentrer votre esprit et à détendre vos muscles pendant une crise douloureuse.

Des techniques de visualisation, telles que l’imagination de sensations de brûlure éteintes par de l’eau froide ou la concentration sur l’imagination de ce à quoi votre douleur pourrait ressembler, peuvent également contribuer à détourner votre attention de la douleur elle-même et vous aider à recadrer vos expériences de douleur ou d’inconfort.

Parmi les autres techniques à envisager, citons la méditation de pleine conscience, les exercices de respiration profonde ou l’écoute d’un podcast, d’un livre audio, d’exercices de relaxation avec narration ou de musique apaisante.

L’une des clés du développement des techniques de relaxation consiste à pratiquer les techniques avec lesquelles vous êtes le plus à l’aise, même lorsque vous ne ressentez pas de douleur. Cela peut être particulièrement utile pour les formes de méditation et de visualisation.

Médicaments pour traiter une crise de goutte aiguë

Il existe un certain nombre de médicaments qui assurent une prévention efficace de la douleur et de l’enflure à court terme. Selon la gravité de la crise de goutte, les médicaments peuvent être administrés individuellement ou utilisés en association.

  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
    • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) servent à traiter la douleur et l’inflammation. Le terme « non stéroïdien » signifie que ces médicaments ne contiennent pas de stéroïdes. Cette classe de médicaments est couramment utilisée et il en existe divers types et de nombreuses marques. Bon nombre de ces médicaments peuvent être obtenus sans ordonnance. Ces médicaments aident à maîtriser les symptômes de la goutte, mais ils ne modifient pas l’évolution de la maladie. Vous pouvez les prendre régulièrement ou seulement lorsque vous avez besoin de maîtriser les symptômes. Bien que généralement bien tolérés, les AINS peuvent irriter l’estomac ou provoquer d’autres effets secondaires. Discutez-en avec votre médecin pour décider si les AINS sont une option de traitement appropriée pour vous.
  • Colchicine
    • La colchicine est une option pour les gens qui ne peuvent pas prendre d’AINS et qui est utilisée pour traiter la goutte depuis plus de 2 000 ans. Issue d’un extrait de plante, la colchicine est souvent utilisée pour soulager la douleur et l’enflure lors de crises de goutte. En intervenant au tout début d’une crise de goutte, la colchicine peut réduire la production de neutrophiles qui provoquent la douleur, l’inflammation et l’enflure. Lorsqu’elle est prise après les 48 premières heures d’une crise, les neutrophiles ont souvent eu trop de temps pour pénétrer dans l’articulation touchée et la colchicine n’apporte que peu ou pas d’avantages.Bien qu’efficace, de nombreuses personnes ne peuvent pas prendre de colchicine en raison de ses effets secondaires. Cependant, c’est à vous et à votre médecin de décider si la colchicine vous convient.
  • Corticostéroïdes
    • Les corticostéroïdes sont la meilleure option pour les gens qui ne peuvent pas prendre d’AINS ou de colchicine. Ils peuvent être administrés par voie orale ou injectés dans les articulations affectées. Les injections font souvent effet rapidement, dans les jours, voire les heures suivant leur administration. Si vous souhaitez explorer cette option, discutez-en avec votre médecin pour décider si les corticostéroïdes sont une option dans votre plan de traitement.

Abaisser le taux d’acide urique dans le sang

Après une première crise de goutte, votre médecin discutera avec vous de la possibilité de prendre des médicaments pour abaisser le taux d’acide urique dans votre sang. Votre médecin tiendra compte des indications suivantes pour l’aider à prendre cette décision :

  • Deux crises de goutte ou plus en l’espace de 12 mois
  • Antécédents de calculs rénaux
  • Insuffisance rénale chronique
  • Érosion osseuse à la radiographie
  • Présence de tophus (cristaux d’acide urique sous la peau)

Afin d’abaisser le taux d’acide urique dans votre sang, votre médecin voudra vous aider à atteindre le taux d’acide urique cible suivant dans votre sang.

  • Si vous n’avez pas d’érosion osseuse ou de tophus présents, un taux d’acide urique inférieur à 360 µmol/l.
  • En cas d’érosion osseuse ou de tophus, le taux d’acide urique doit être inférieur à 300 µmol/l.

Médicaments qui abaissent le taux d’acide urique

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Pour réussir à abaisser le taux d’acide urique dans le sang, votre médecin peut vous prescrire un médicament. Les médicaments qui abaissent le taux d’acide urique visent à prévenir les futures crises de goutte et à empêcher que la maladie devienne chronique.

La prise de médicaments servant à réguler le taux d’acide urique est souvent une option de traitement à long terme, car la prise et l’abandon de ces médicaments peuvent déclencher une crise de goutte. Avant de prescrire ce type de médicament, votre médecin peut attendre de déterminer d’abord la fréquence de vos crises de goutte et si elles peuvent être maîtrisées par d’autres options de traitement. Si vous avez deux ou trois crises par an, votre médecin pourrait envisager avec vous cette option de prise de médicaments.

Comme le fait de commencer à prendre un médicament pour abaisser le taux d’acide urique peut également déclencher une crise de goutte, votre médecin vous prescrira probablement un autre médicament, généralement un AINS ou de lacolchicine, à prendre quotidiennement pendant les premiers mois afin d’aider à prévenir de nouvelles crises de goutte pendant que votre corps s’adapte à la prise d’un médicament pour abaisser le taux d’acide urique.

Lorsque vous commencez à prendre un médicament pour abaisser le taux d’acide urique, il se peut que vous n’en constatiez pas immédiatement les avantages. Dans certains cas, il faut des années pour atteindre le taux d’acide urique cible et pour que les cristaux d’acide urique présents dans les articulations et les tissus mous disparaissent.

Les médicaments suivants sont couramment utilisés pour aider à abaisser le taux d’acide urique dans le sang :

  • Allopurinol
    • L’allopurinol est un médicament utilisé pour abaisser le taux d’acide urique. Il faut parfois plusieurs semaines pour que les effets soient perceptibles. Il est fréquent qu’une crise de goutte survienne dans les premiers mois suivant le début du traitement avec l’allopurinol. Continuez à tenir votre médecin informé de tout nouveau symptôme que vous pourriez ressentir. Si vous êtes préoccupé par les effets secondaires ou si vous avez encore des crises de goutte alors que vous prenez de l’allopurinol, parlez à votre médecin de votre plan de traitement.L’allopurinol peut interagir avec d’autres médicaments que vous prenez déjà. Vous pouvez décider avec votre médecin si la prise d’allopurinol vous convient.
  • Fébuxostat
    • Le fébuxostat aide à abaisser le taux d’acide urique dans le corps, ce qui peut contribuer à gérer la goutte. Bien que le fébuxostat soit généralement bien toléré, il est toujours préférable d’en discuter avec votre médecin pour décider si le fébuxostat vous convient et est une option dans votre plan de traitement.
  • Pégloticase
    • Si les autres médicaments ne sont pas efficaces pour abaisser le taux d’acide urique, la pégloticase peut être une option. La pégloticase ne peut être utilisée que si aucune autre option de traitement ne s’est avérée efficace. De nombreuses personnes éprouvent des effets secondaires qui les empêchent de tolérer ce médicament. Discutez-en avec votre médecin pour décider si la pégloticase vous convient. Ce médicament ne doit pas être utilisé chez les personnes ayant des antécédents de calculs rénaux.

Pour de plus amples renseignements sur les médicaments, consultez notre Guide sur les médicaments.

Interventions chirurgicales

Les interventions chirurgicales sont rarement nécessaires en cas de goutte. Parfois, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour les personnes atteintes de goutte depuis longtemps afin d’éliminer les tophus particulièrement problématiques ou de réparer des articulations gravement touchées. Cependant, avec un traitement et des médicaments appropriés, ces situations sont généralement évitées.

Compte tenu du lien direct entre la goutte et le taux d’acide urique, la prise en charge de la maladie repose principalement sur une stratégie consistant à bien manger et à limiter l’apport en aliments qui font grimper le taux d’acide urique. Une fonction rénale saine est également importante, car l’acide urique est éliminé du sang par les reins. Les reins dépendent eux-mêmes de l’efficacité du cœur, qui pompe et oxygène le sang avant que les reins ne le filtrent. Comme les gens en surpoids sont exposés à un risque accru de maladie du cœur; rester actif physiquement et gérer son poids peuvent donc aider à maîtriser la goutte.

Choix alimentaires

Lorsque le corps décompose les purines provenant des aliments et d’autres sources, l’acide urique en est ainsi dérivé. Une façon d’abaisser le taux d’acide urique produit par le corps est de réduire l’apport de purines par l’alimentation.

Pour gérer la goutte, il faut surveiller le type d’aliments et de boissons que vous consommez, en veillant à éviter les aliments ou les boissons à forte teneur en purines, qui peuvent provoquer une accumulation d’acide urique et déclencher une crise de goutte.

En général, les personnes atteintes de la goutte doivent éviter les aliments suivants :

  • viande transformée
  • viande rouge et abats (comme le foie, la langue et le ris de veau)
  • crustacés (comme les crevettes, le homard et les moules)
  • poissons gras (comme le hareng, les sardines et le maquereau)
  • boissons sucrées (y compris les boissons gazeuses et certains jus)
  • tous les aliments, boissons et sauces contenant du sirop de maïs
  • l’excès d’alcool (toute quantité d’alcool affecte la production et l’élimination de l’acide urique, mais il serait particulièrement dangereux de prendre plus d’un verre par jour pour les femmes et plus de deux verres par jour pour les hommes. La bière, en particulier, est associée aux crises de goutte).

Consultez une diététiste certifiée pour en savoir plus sur les aliments et les ajustements de régime qui vous conviennent. Certaines personnes ont trouvé les aliments suivants utiles pour gérer leur goutte, mais l’expérience de chacun varie.

  • lait écrémé et autres produits laitiers faibles en gras
  • cerises et agrumes
  • suppléments de vitamine C (500 à 1 000 mg par jour)
  • café

Si vous envisagez d’ajouter des vitamines ou des suppléments alimentaires à votre régime, il est recommandé d’en parler d’abord avec votre médecin traitant.

Si les régimes alimentaires riches en viande et en gras sont plus connus pour déclencher des crises de goutte, les régimes végétaliens et végétariens peuvent également en déclencher, selon le type d’aliments consommés. Si vous évitez déjà tous les aliments recommandés ci-dessus, mais que vous êtes toujours aux prises avec des crises de goutte, parlez-en à votre médecin et demandez à rencontrer une diététiste qui pourra vous aider à trouver des options de régime alimentaire qui vous conviennent.

Ressources complémentaires :

Alimentation saine pour le maintien d’un poids santé

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La goutte est plus fréquente chez les personnes qui ont un excès de poids. La perte de poids et le maintien d’un poids santé peuvent donc contribuer à la prise en charge de la maladie. En effet, la perte de poids abaisse le taux d’acide urique dans le sang – et pour des biens des gens, plus la perte de poids est importante, plus le taux d’acide urique diminue. Le maintien d’un poids santé réduit également le risque de maladie du cœur, facteur qui contribue aux symptômes de goutte.

Une alimentation adéquate est essentielle à la gestion du poids corporel. Voici trois moyens de réduire les calories excédentaires :

  • Réduire la consommation de matières grasses : Une alimentation saine doit inclure une petite quantité de matières grasses insaturées et des quantités limitées de matières grasses saturées et de gras trans. En choisissant les bonnes quantités et les bons types de matières grasses, vous contribuerez au maintien de votre poids santé.
  • Réduire la consommation de sucre : Le sucre contient des calories vides et n’a aucune valeur nutritive.
  • Réduire les sucres transformés et ajoutés : Les sucres transformés et raffinés ajoutent des calories supplémentaires qui peuvent contribuer à la prise de poids. Le tissu adipeux supplémentaire dû à la prise de poids peut également augmenter la réponse inflammatoire.
  • Manger plus de fruits et de légumes : Les légumes et les fruits devraient représenter la majeure partie de votre alimentation. L’apport en sucre reste un problème lorsque vous mangez des fruits, même s’ils contiennent des sucres naturels. Envisagez de manger principalement des fruits à faible teneur en sucre pour réduire votre consommation globale de sucre. Essayez de manger au moins un légume ou un fruit à chaque repas et aux collations. En plus d’être une excellente source d’énergie, les fruits et légumes augmentent votre apport en fibres, ce qui peut vous aider à gérer votre poids. Les légumes et les fruits débordent d’antioxydants, qui contribuent à renforcer le système immunitaire et peuvent aider à maintenir des articulations saines.

Ressources complémentaires :

  • Rester actif: Nos articulations entrent en jeu dans tout ce que nous faisons. Découvrez comment faciliter vos mouvements.

Essayez d’éviter les déclencheurs

La goutte est souvent déclenchée par un stress externe. Prendre conscience de ces sources de stress pour les éviter dans la mesure du possible peut donc aider à prévenir les crises. Voici certains autres déclencheurs des crises de goutte :

  • blessure à une articulation
  • intervention chirurgicale
  • infection
  • médicaments diurétiques
  • omission de prendre ses médicaments contre la goutte
  • régimes-chocs et jeûnes
  • consommation excessive d’alcool
  • consommation excessive d’aliments riches en purines
  • déshydratation

Conversations sur l’arthrite

Les webinaires Conversations sur l’arthrite donnent les derniers conseils des plus grands spécialistes de la maladie pour vous aider à profiter de la vie au maximum, malgré l’arthrite.

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Collaborateurs

Cette ressource a été mise à jour en octobre 2022 avec les conseils de l’expert suivant :

Dr Jean-Philip Deslauriers
Professeur d’enseignement Clinique à l’Université de Sherbrooke
Rhumatologue
Bathurst, Nouveau-Brunswick

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