Malgré qu’il soit partout, le sexe demeure un sujet très difficile à aborder. Toutefois, l’arthrite peut nuire à votre vie sexuelle (des problèmes comme la douleur, la fatigue et le manque de mobilité et d’estime de soi ne laissent pas leur place), alors il est logique d’en parler avec votre partenaire. « La satisfaction sexuelle est un facteur clé de la satisfaction globale dans une relation », souligne Natalie Rosen, Ph. D, psychologue clinicienne agréée et professeure agrégée aux départements de psychologie et de neuroscience, et d’obstétrique et de gynécologie à l’Université Dalhousie à Halifax. Poursuivez votre lecture pour explorer des moyens de discuter de l’arthrite et de la sexualité.
Pensez à l’état de votre relation
Depuis combien de temps êtes-vous en couple? Les couples stables ont souvent une dynamique bien établie, ce qui peut être une bonne chose s’ils ont appris à surmonter les épreuves ensemble. Selon Mme Rosen, une dynamique établie peut toutefois être problématique si le couple évite tout contact sexuel parce que ni l’un ni l’autre des partenaires n’ose prendre les devants ou même parler de la situation à cause d’associations négatives. Chez les couples nouvellement formés, « les questionnements du genre “Comment va-t-on affronter la situation? Comment vais-je aborder la question? Et si je subis un rejet?” sont des obstacles majeurs », ajoute-t-elle. (Et si vous n’avez pas de partenaire en ce moment, Mme Rosen affirme que c’est le moment idéal de découvrir ce qui vous convient : « Vous pouvez vivre votre sexualité par vous-même, avoir le contrôle de votre corps et découvrir ce qui vous apporte du plaisir. »)
Choisissez le bon moment
Que vous soyez en couple depuis longtemps ou non, choisir le bon moment pour avoir cette discussion est important. « N’engagez pas cette conversation juste avant ou juste après une relation sexuelle parce que les émotions sont vives dans ces moments-là », dit Mme Rosen. Planifiez plutôt un tête-à-tête en choisissant un moment où vous n’êtes pas épuisés et avertissez votre partenaire du fait que vous voulez parler de votre vie sexuelle.
Mettez l’accent sur le « nous »
« Vous travaillez en couple pour trouver ce qui vous aidera en tant que couple, souligne Natalie Rosen. Tout ne tourne pas autour de la personne qui éprouve de la douleur puisque la douleur affecte aussi l’autre partenaire. Abordez plutôt la question dans cette perspective sans vous dire : “C’est moi qui ressens de la douleur et c’est moi qui ai un problème.” »
Faites autre chose
Le sexe, ça ne se limite pas à la pénétration, alors ne négligez pas les baisers, les caresses et le sexe oral. Faites-vous des massages et guidez doucement la main de votre partenaire vers les zones où son toucher vous fait du bien plutôt que de vous faire mal. Achetez un lubrifiant à base d’eau à la pharmacie ou en ligne. Essayez différentes positions qui ne mettent pas de pression sur certaines articulations en particulier.
Parlez au « je »
Quand vous parlez de ce que vous ressentez, dites « Je me sens comme ça » au lieu de « Quand tu fais ça, ça me fait mal » ou « Le sexe ne t’intéresse plus », insiste Natalie Rosen. Sinon, la conversation va rapidement prendre un ton défensif.
Ne baissez pas les bras
Si la sexualité est importante pour vous, accordez-lui une place importante dans votre vie. « Tout le monde peut avoir une vie sexuelle et devrait en avoir une s’il le souhaite », conclut la psychologue.
Parler à votre médecin
Vous n’êtes peut-être pas très à l’aise à l’idée de parler de votre vie sexuelle à votre médecin, mais bon! La sexualité fait partie d’une vie saine pour de nombreuses personnes, alors c’est un sujet dont il faut discuter. Par exemple, les médicaments peuvent affecter la mesure dans laquelle vous éprouvez du désir et de l’excitation, et votre médecin ou infirmier peut vous aider à trouver des solutions. La conception d’un bébé et la contraception sont aussi des sujets de conversation liés à la santé sexuelle. Voici donc un plan en trois étapes pour vous aider à en parler :
- Quand vous prenez rendez-vous, demandez une consultation plus longue afin de disposer de tout le temps qu’il vous faut.
- Exprimez votre malaise. « C’est difficile pour moi d’en parler, mais… »
- Notez vos questions avant votre rendez-vous.