Activité physique

Blessures sportives et arthrose: existe-t-il un lien?

Blessures sportives et arthrose: existe-t-il un lien?

L’exercice est une chose merveilleuse, et ce, pour l’ensemble du corps. Il permet d’accroître la force musculaire et l’endurance, en plus d’améliorer l’amplitude de mouvements des articulations, la solidité des os et l’équilibre. L’exercice peut permettre d’améliorer le sommeil, la confiance en soi et la capacité à composer avec le stress et la dépression. Cependant, les blessures sportives peuvent quant à elles augmenter le risque de développer l’arthrose. C’est pourquoi il est important que vous sachiez quels sports s’accompagnent de risques accrus de blessures et que vous connaissiez des façons de prévenir les blessures pour continuer à pratiquer les activités qui vous tiennent à cœur. Vous trouverez ici ce que vous avez besoin de savoir sur l’arthrite et les blessures.

Comment l’arthrose peut-elle découler d’une blessure sportive?

Les blessures sportives surviennent souvent aux articulations, et plus particulièrement à celles des genoux, des hanches et des chevilles. Selon la recherche, les activités au rythme rapide et énergique au cours desquelles on doit faire beaucoup de torsions, de revirements et de sauts peuvent endommager les articulations, surtout le cartilage articulaire, soit le tissu conjonctif souple et blanc qui recouvre l’extrémité des os. Lorsque ce cartilage est sain, il absorbe les chocs et permet aux articulations de bouger les unes contre les autres en exerçant très peu de friction. Lorsque le cartilage est endommagé, que ce soit en raison d’une blessure sportive ou d’autres mécanismes qui traumatisent l’articulation ou la mettent en danger, il y a de fortes chances de développer l’arthrose.

Prenez soin de vos genoux

L’une des blessures sportives les plus courantes survient au ligament croisé antérieur – l’un des grands ligaments du genou. La force biomécanique créée par les torsions et les sauts rapides peuvent déchirer ce ligament. « Les personnes qui se blessent au ligament croisé antérieur ont un risque accru de développer l’arthrose plus tard dans leur vie, et ce, qu’elles aient subi une opération pour le réparer ou non », souligne la Dre Julia Alleyne, médecin de Toronto spécialisée en médecine sportive et en exercice et ancienne médecin chef d’Équipe Canada lors des Jeux olympiques d’été de 2012 et des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015.

Le soccer, la lutte, la course de fond et l’haltérophilie sont tous des sports qui peuvent faire augmenter le risque de développer l’arthrose du genou. Les athlètes féminines sont plus susceptibles de subir des blessures au ligament croisé antérieur, notamment en raison de la physionomie de leurs genoux. Selon une étude portant sur les joueuses de soccer ayant subi une blessure au ligament croisé antérieur 12 ans auparavant, plus de la moitié (51 %) de ces athlètes avaient une arthrose détectable à la radiographie. Bien sûr, les athlètes de haut niveau sont souvent plus à risque que les sportifs d’occasion.

Un entraînement approprié est essentiel à la prévention des blessures. Si d’aventure vous déchirez votre ligament croisé antérieur, vous pourrez suivre le bon plan de traitement si vous connaissez les répercussions à long terme et la présence d’un risque accru de développer l’arthrose.

Que pouvez-vous faire pour prévenir les blessures sportives?

Travaillez votre équilibre

« Les exercices neuromusculaires, qui travaillent essentiellement l’équilibre, la coordination et la méditation active en étant combinés à des mouvements dynamiques, sont essentiels à la prévention de l’arthrose », souligne la Dre Alleyne, ajoutant que le yoga et le tai-chi sont des exemples d’exercices neuromusculaires. « C’est plus que de s’étirer et de renforcer les muscles. On vise l’étirement, le renforcement, l’endurance et l’équilibre. » Par exemple, étant donné que les joueurs de soccer ont tendance à subir un plus grand nombre de blessures, de nombreux jeunes joueurs suivent un programme d’échauffement neuromusculaire de la FIFA appelé 11+. La Dre Alleyne souligne également l’existence du programme GLA:D® (acronyme de l’équivalent anglais de « bien vivre avec l’arthrose au Danemark ») qui, indique-t-elle : « a démontré qu’il ralentit la progression de l’arthrose, réduit la douleur et améliore le fonctionnement des personnes atteintes de douleur au genou ou à la hanche ». Vous pouvez également améliorer votre endurance et votre stabilité grâce à l’entraînement contre résistance en vous servant du poids de votre corps, de poids et haltères ou d’élastiques.

Le cas des sports à impact élevé

« Si vous pratiquez un sport à impact élevé trois ou quatre fois par semaine, comme la course, assurez-vous de suivre un programme préventif d’entraînement pour augmenter votre force, votre souplesse, votre équilibre et votre endurance, explique la Dre Alleyne. Nagez ou faites du vélo quelques fois par semaine pour continuer à vous entraîner tout en faisant subir moins de chocs à vos articulations. »

Le cas des sports d’endurance

« La surutilisation de vos articulations augmentera vos risques de développer l’arthrose, fait ressortir la Dre Alleyne. La surutilisation, ça veut dire trop : trop d’activité, trop tôt, trop intensément, trop vite… » Par conséquent, augmentez graduellement votre niveau d’activité : environ toutes les séances ou toutes les deux séances, augmentez de 10 % la durée ou la charge utilisée si vous ne ressentez aucun symptôme de surutilisation, comme la douleur. « Plutôt que d’exercer trop de pression sur les articulations, vous voulez gagner en endurance ou augmenter les distances parcourues d’une façon permettant au corps de s’habituer. »

Étirez-vous intelligemment

Avant votre activité, faites un étirement dynamique qui permet à votre corps de bouger en tous sens. Par exemple, vous pourriez marcher pour vous échauffer : commencez à marcher, ensuite allongez le pas, puis passez à un jogging léger. Réservez-vous du temps après votre entraînement pour vos étirements plus intenses. « En fait, nous savons que les étirements profonds et maintenus longtemps inhibent les muscles [et peuvent entraîner] un risque accru de blessures. C’est à la fin d’une séance d’entraînement, quand vos muscles sont bien échauffés, que les étirements profonds peuvent être utiles pour délier les tensions », explique la Dre Alleyne.

Reposez-vous et récupérez

« La récupération est tout aussi importante que l’entraînement. Même chez mes athlètes olympiques, personne ne s’entraîne tous les jours de la semaine », s’exclame la Dre Alleyne. Cela signifie que vous devriez prendre une journée de repos entre deux séances d’entraînement, prévoir des journées d’entraînement moins chargées et de courtes périodes de récupération dans votre routine d’entraînement. « C’est la clé pour les personnes qui se mettent à l’exercice ou qui commencent à un âge plus avancé. Elles pourront faire beaucoup plus de progrès en considérant la récupération comme une partie intégrante de leur routine », conclut la Dre Alleyne.

Consultez le module en ligne de la Société de l’arthrite pour apprendre à Rester actif.