Histoires

Spencer Hamilton

Spencer Hamilton

Le planchiste professionnel Spencer Hamilton a souffert pendant plusieurs années en attente d'un diagnostic. Il veut s'assurer que vous n'ayez pas à vivre la même situation.

Photographie de Spencer Hamilton par Carl WilsonOn peut se douter que les planchistes professionnels doivent constamment vivre avec de la douleur articulaire. Spencer Hamilton n’est pas l’exception à cette règle.

La quantité incroyable de stress à laquelle il soumet régulièrement son corps est inimaginable et les bombements au niveau de ses disques lombaires en sont la preuve.

Bien que de se lancer à vive allure au pied d’une volée de marches occasionnerait des douleurs immenses au commun des mortels, là n’est pas la cause des ennuis de Spencer.

Spencer est atteint de spondylarthrite ankylosante, une forme d’arthrite qui, vu de façon simpliste, tente de fusionner ses articulations ensemble.

« Oh boy, pour moi, c’est un combat constant, » explique Spencer. Être capable de performer devant des foules, avec mes coéquipiers, à tout moment, c’est la nature de ce que je fais, mais je ne sais jamais comment je me sentirai à mon réveil. Il y a des jours où j’ai de la difficulté à marcher. Un éternuement ou une respiration profonde déclenchent de la douleur insoutenable. »

Trois années se sont écoulées entre l’apparition des symptômes de ce résident de Vancouver et son diagnostic. La douleur lancinante à ses hanches et ses jambes, qui alternait d’un côté à l’autre de façon aléatoire, n’entraînait que des réponses peu convaincantes de la part des médecins qu’il consultait.

« Ça doit être de la douleur nerveuse due à tes disques bombés » est un refrain qu’il entendait trop souvent. À cette époque, Spencer gobait de l’ibuprofène comme des bonbons.

« En une année, j’ai probablement dépensé 10 000 $ en physiothérapie. C’était une douleur tellement différente de ce que je connaissais, je n’arrivais jamais à l’exprimer clairement. J’ai tout essayé : les massages, la stimulation intramusculaire, la décompression neurovertébrale, etc. La plupart des traitements semblaient empirer les choses. »

Le diagnostic tant attendu a finalement été prononcé en 2018. Cette année-là, Spencer était parmi les prétendants au titre de Skater of the Year (planchiste de l’année), décerné par le magazine Thrasher.

« Les gars savent que quand je prends part à une épreuve de planche à roulettes, je donne tout. Si je me sens bien, je fonce, je performe, je tourne des séquences [pour des films à venir]. Personne n’a à être l’homme le plus fort, mais nous pouvons tous trouver de la force au fond de nous, surtout lors des moments les plus durs. La douleur persiste, mais il faut faire preuve de résilience. »

Il donne du crédit au yoga, qu’il considère comme un contributeur clé à sa nouvelle acuité psychologique. Il en préfère une forme méditative, axée sur la flexibilité et les étirements optimaux.

« C’est devenu une pratique quotidienne. Ça m’aide beaucoup et je crois que c’était le chaînon manquant. »

Depuis quelques années, l’homme de 31 ans s’ouvre davantage au sujet de sa maladie, dans l’espoir d’éviter aux autres les souffrances d’une longue attente d’un diagnostic.

« Ça a pris tellement de temps pour comprendre ce qui n’allait pas avec mon corps, et je n’ai toujours pas trouvé une façon de vivre sans douleur. Depuis que j’en parle, des gens m’ont écrit pour offrir leur soutien et partager des trucs; c’est apprécié. Peut-être que ça permettra à d’autres personnes d’obtenir des réponses plus rapidement. »

Bien que la plupart de ses commanditaires et coéquipiers acceptent qu’il ne puisse pas performer par moments, ils ne comprennent pas toujours pourquoi. L’une des idées fausses à laquelle fait face l’athlète est la notion qu’ont souvent les gens que Spencer soigne une blessure, et non pas qu’il vit avec une maladie chronique. C’est ce qu’il vise à changer. C’est l’une des nombreuses raisons qui le poussent à s’impliquer aujourd’hui.

« Je veux m’impliquer d’une façon significative qui pourra aider d’autres personnes. Les gens doivent saisir que l’arthrite peut réellement vous écraser. C’est une maladie qui vous suit toute la vie. »

Entre-temps, vous pouvez apercevoir Spencer au parc de planche à roulettes de son quartier, continuant de rouler malgré la douleur.