Histoires

Trouver son bonheur

Trouver son bonheur

J’avais 37 ans quand j’ai reçu mon diagnostic de polyarthrite rhumatoïde sévère.

J’ai passé six mois, roulée en boule, chez moi. Ce fut un terrible moment à passer, mais éventuellement j’ai mis les choses en perspective. J’avais deux choix : accepter la marchette l’année suivante et réorienter ma vie autrement, ou me prendre en charge.

Au départ, je voyais l’arthrite comme une maladie de personnes âgées. J’ai finalement commencé à participer aux activités de la Société de l’arthrite qui m’ont ouvert les yeux sur l’ampleur de cette maladie touchant tant de gens, jeunes et moins jeunes. Peu après mon diagnostic, je n’avais presque plus de tonus musculaire. Je peinais à tenir une tasse de café ou à tourner la clé de contact de ma voiture. Je me suis donc acheté un vélo stationnaire. La première fois, j’ai tenu 75 secondes et ça faisait mal comme si j’avais fait 100 km. Mais chaque fois, j’essayais d’en faire un peu plus. 

J’ai ensuite fait du vélo de route pendant près de cinq ans, puis en 2007, je me suis inscrite à une course-bénéfice de 10 km avec ma collègue. Quand j’ai franchi le fil d’arrivée, j’ai su que c’était la course qui allait maintenant m’alimenter ! J’ai fait mes plus grands voyages au centre de moi-même, grâce à elle.

Puis, j’ai entrepris la préparation pour un marathon et au fil des années, j’ai franchi le fil d’arrivée d’une dizaine de ceux-ci. Chaque fois, j’étais euphorique une fois le parcours accompli.

Je veux être un leader positif

Cette euphorie et mon besoin d’aider les autres m’ont amenée à fonder le site Le Pace du Bonheur et écrire le livre « Le Pace du Bonheur : courir et vivre pour soi ». Le message? Il ne faut pas tenter de devenir meilleur pour bien paraître. Il faut se dépasser soi-même. Pour soi-même.

Pour moi, le mot « régresser » n’existe plus. Il a été substitué par le mot « changer ». Si la polyarthrite sévère avec laquelle je compose ne me permet plus d’être aussi performante qu’avant, ce n’est pas un échec. Je dois simplement changer la façon dont j’établis mes objectifs.

Cet objectif? S’accomplir. On ne doit pas trouver son bonheur uniquement dans la performance, mais bien dans la valorisation de notre constance et de notre persévérance.

On réussit une course même en arrivant dernier et on s’accomplit en la terminant.

Il faut parfois se le rappeler, mais la course à pied est accessible à tous, le dépassement de soi est personnel et il est agréable de courir sans montre et sans stress. Je suis une marathonienne du bonheur et je veux rendre hommage aux organisateurs de marathons qui permettent à des gens moins performants de réaliser un marathon de 42 km grâce au départ hâtif. Un marathon c’est une distance à franchir beaucoup plus qu’un temps. Dans mon cas, c’est le point culminant de plusieurs semaines de préparation. Je me fous du temps, ce qui compte est de franchir la distance.

Depuis quelques années, je suis ambassadrice de la Marche de l’arthrite, organisée par la Société de l’arthrite. Cela me permet de bien promouvoir ce message : nous sommes tous capables de nous dépasser, selon nos objectifs.

J’ai trouvé mon rythme et mon bonheur! Vous aussi pouvez trouver le vôtre.

Nathalie Bisson, Québec