Les nouveautés en arthroplastie
L’arthroplastie totale est une option qui permet à certaines personnes atteintes d’arthrite de surmonter la douleur et de retrouver de la mobilité. C’est une chirurgie de plus en plus courante : selon le Rapport annuel du Registre canadien des remplacements articulaires de 2018, 55 981 remplacements de la hanche et 67 169 remplacements du genou ont été effectués en 2016-2017, ce qui représente des augmentations respectives de 17,8 % et de 15,5 % sur cinq ans. Examinons de plus près quelques techniques, approches et outils chirurgicaux nouveaux, tout en gardant à l’esprit que certains ne seront pas appropriés pour tous les patients ni disponibles dans toutes les régions.
Un prompt rétablissement
« Je dirais que l’innovation la plus importante n’est pas vraiment une avancée technologique, mais le protocole de rétablissement rapide », explique la Dre Sarah Ward, chirurgienne orthopédique à l’hôpital St. Michael’s de Toronto et experte en la matière pour la Société de l’arthrite. Le rétablissement rapide est une approche qui aide le patient à sortir du lit et à se remettre sur pied plus vite qu’avant. Certains patients qui ont subi une arthroplastie du genou, par exemple, peuvent rentrer chez eux le même jour que leur opération, plutôt que de passer une semaine à l’hôpital ou dans une unité de réadaptation. Toujours selon la Dre Ward, l’approche de l’anesthésie est elle aussi différente.
L’anesthésiste effectue des blocages nerveux très spécifiques pour contrôler la douleur, mais les muscles fonctionnent toujours. Le contrôle de la douleur postopératoire a aussi connu des changements. « On utilise une combinaison de médicaments multimodaux, par exemple l’acétaminophène (Tylenol), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme Advil ou le naproxène et une petite dose d’opioïdes pour contrôler la douleur, au besoin. Les opioïdes ont beaucoup d’effets secondaires, comme la somnolence et les nausées, et ils entraînent un risque de dépendance. Quand on en utilise moins, on peut faire en sorte que les gens se sentent mieux et se remettent sur pied plus rapidement. »
Selon le protocole de rétablissement rapide, les professionnels de la santé comme les infirmières et les physiothérapeutes travaillent avec des patients ayant subi une arthroplastie pour les aider à se remettre à bouger plus rapidement et leur apprendre comment gérer leur convalescence à la maison. « Plus on est actif et plus vite on se remet à bouger, mieux on se sent, affirme la Dre Ward. Les risques d’une infection urinaire, d’un caillot de sang ou d’un problème respiratoire sont réduits quand les patients sont actifs. » Elle ajoute que les vomissements et les nausées postopératoires sont aussi diminués. La plupart du temps, les patients vont mieux lorsqu’ils passent leur convalescence chez eux. Avec ce nouveau protocole, les taux d’infection sont plus faibles, la mobilité articulaire est meilleure et les patients risquent moins d’être de nouveau hospitalisés.
Cartilage synthétique pour l’articulation du gros orteil
Le cartilage synthétique est une nouvelle option pour le traitement de l’arthrose dans l’articulation du gros orteil. Ce cartilage artificiel est composé d’hydrogel d’alcool polyvinylique (le même matériel que dans certains verres de contact) et il fait l’objet d’essais cliniques au Canada et au Royaume-Uni. Il offre une solution de rechange à la fusion, l’approche traditionnelle pour traiter l’arthrose dans l’articulation du gros orteil. En 2018, la revue médicale Foot & Ankle International a publié une étude menée auprès de 112 patients (la plupart des femmes de 50 ans et plus). Deux ans et cinq ans après l’opération, les niveaux de douleur, la fonction et la mobilité de ces patients s’étaient améliorés.
À l’horizon
Les chercheurs du domaine médical explorent de nouvelles approches et techniques, dont certaines sont utilisées dans quelques hôpitaux canadiens et d’autres sont encore à l’étape de la recherche. Dans l’une de ces techniques intéressantes, le chirurgien utilise la robotique pour déterminer l’emplacement et les mesures exacts de l’articulation du genou sur un ordinateur. Pendant la chirurgie, il guide un bras robotique qui permet de pratiquer des incisions très précises et de réduire le temps nécessaire au rétablissement du patient.
Lors d’une arthroplastie de la hanche par voie antérieure, pour accéder à l’articulation, le chirurgien pratique une incision à l’avant du corps, plutôt que sur le côté du corps ou dans le dos. Il s’agit d’une nouvelle méthode utilisée par des chirurgiens spécialement formés, et les études donnent à penser que le nombre réduit de muscles coupés diminue le temps de rétablissement aux premiers stades.
Les articulations de remplacement sont également à l’étude, alors que les chercheurs médicaux explorent des moyens d’utiliser l’impression 3D pour construire une articulation à partir de matériaux biodégradables et de se servir des cellules du patient lui-même pour permettre à de nouveaux tissus de se former sur l’articulation de remplacement. La recherche dans ce domaine est encore nouvelle et il faudra peut-être des années avant que cela devienne une réalité, mais les chercheurs continuent d’explorer des approches innovantes pour améliorer la chirurgie articulaire.
Si vous envisagez une arthroplastie, discutez de vos options avec un professionnel de la santé.
Pour en savoir plus, consultez les pages Web de la Société de l’arthrite sur la chirurgie.