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L’arthrite psoriasique et les maladies de cœur : une question de vie ou de mort

L’arthrite psoriasique et les maladies de cœur : une question de vie ou de mort

Laura Pavey a commencé à ressentir de la douleur aux articulations dès l’âge de 15 ans, mais pendant plus d’une décennie, les médecins ont balayé les inquiétudes de la jeune femme active du revers de la main, ne trouvant aucune source à sa douleur. Elle a été orientée vers une clinique de la douleur où on lui a prescrit des quantités croissantes d’opioïdes. Elle a finalement abouti dans un fauteuil roulant, incapable de poursuivre ses études postsecondaires.

Comme le dit Laura : « Lorsqu’une femme d’âge mûr va voir son médecin pour se plaindre de douleurs, on lui dit que c’est la ménopause. Lorsque c’est une jeune femme, c’est la fibromyalgie. »

Ce n’est qu’une fois qu’on l’a finalement orienté vers un rhumatologue qu’elle a rapidement reçu un diagnostic. Laura était atteinte non pas d’une seule maladie inflammatoire, mais de trois : la spondylarthrite ankylosante (SA), forme d’arthrite inflammatoire qui touche la colonne vertébrale, la maladie de Crohn (MC), maladie inflammatoire de l'intestin, et l’arthrite psoriasique (AP), forme d’arthrite inflammatoire qui affecte jusqu’à 30 % des gens qui ont le psoriasis (l’affection de la peau).

Cette tendance qu’ont les maladies inflammatoires de ne jamais venir seules (ce que les médecins appellent la « comorbidité ») a suscité l’intérêt de la chercheuse Lihi Eder, scientifique, rhumatologue et membre du personnel de l’Institut de recherche du Women’s College de Toronto. La Société de l’arthrite lui a accordé une subvention de fonctionnement pour jeune chercheur lui permettant d’étudier la relation entre l’AP et les maladies du cœur.

Nous savons que l’inflammation qui est à la source du psoriasis et de l’AP peut aussi provoquer une maladie du cœur ou un AVC. Afin d’identifier les personnes atteintes d’AP qui présentent un risque élevé de développer des maladies cardiovasculaires, Lihi Eder est à la recherche de nouveaux biomarqueurs, c’est-à-dire des signaux associés à une maladie qui se trouvent dans le sang et qui sont mesurables en laboratoire. Ses recherches pourraient mener à l’élaboration d’un test qui servirait à identifier les personnes les plus à risque et à leur administrer des soins plus rapidement.

Un médicament biologique stabilise présentement les maladies de Laura. Grâce à l’aide de la thérapie offerte par le Centre Mary Pack de la Société de l’arthrite, la jeune femme n’a plus besoin de fauteuil roulant pour se déplacer et elle a repris ses études.

Les travaux de Lihi Eder agiront peut-être en faveur de la découverte d’un risque accru chez Laura de développer une maladie du cœur. Cela ajouterait un autre facteur de complexité au plan de traitement déjà épineux de Laura. Par contre, non seulement être armée de cette information l’aiderait à mieux faire face à la maladie si elle se manifeste, mais en plus, sa découverte pourrait littéralement faire la différence entre la vie ou de mort.