Les 10 principales percées de la recherche en 2020

Des progrès de la recherche en 2020 qui sont en train de transformer l’avenir de l’arthrite.

Grâce à la générosité et à la vision de nos donateurs, la Société de l’arthrite du Canada est le plus important organisme de bienfaisance à financer la recherche de pointe sur l’arthrite au Canada. Ce soutien essentiel permet à des esprits innovateurs de répondre aux questions les plus pressantes sur les diverses formes de la maladie. Qu’ils travaillent en laboratoire, dans une clinique ou dans le quotidien des personnes atteintes d’arthrite, les chercheurs transforment votre soutien en nouvelles percées visant à améliorer les soins aux personnes arthritiques maintenant, tout en cherchant un traitement définitif pour l’avenir. Voici certaines des nombreuses percées rendues possibles en 2020.

Les réactions immunitaires en présence du lupus érythémateux disséminé et du syndrome des antiphospholipides

Photographie de Yann Becker, Eric Boilard et Paul FortinYann Becker, Centre de recherche du CHU de Québec — Université Laval
Superviseur : Éric Boilard, Ph. D.

La découverte : Les mitochondries sont de petites structures à l’intérieur des cellules qui sont considérées comme ayant dérivé des bactéries. Si une cellule est endommagée et que des mitochondries en sont expulsées, le système immunitaire peut les prendre par erreur pour des menaces externes et enclencher une réaction immunitaire, comme s’il y avait une infection. Cette hyperactivité du système immunitaire est caractéristique de plusieurs maladies, comme le lupus érythémateux disséminé (LED), qui est une forme d’arthrite auto-immune, et le syndrome des antiphospholipides (SAPL), une maladie souvent associée au LED. Yann Becker a identifié plusieurs caractéristiques mitochondriales qui sont reconnues par les défenses immunitaires des personnes atteintes du LED et du SAPL. Les anticorps antimitochondriaux qui se manifestent en raison de cette défense pourraient être associés à des symptômes spécifiques de la maladie.

L’avenir : Il n’existe pas encore de tests cliniques permettant de diagnostiquer le LED ou de prédire comment les symptômes évolueront. Cette étude nous aidera à comprendre le rôle des mitochondries dans le développement de maladies auto-immunes ainsi qu’à concevoir de nouveaux tests pour mieux diagnostiquer le LED.

L’influence des parents sur leurs enfants qui reçoivent des traitements pour l’arthrite

Photographie d'Yvonne Brandelli et du Dre Christine ChambersYvonne Brandelli, Université Dalhousie
Superviseure : Christine Chambers, Ph. D.

La découverte : Si l’arthrite juvénile, en soi, peut causer de la douleur débilitante, les parents peuvent être démoralisés par l’obligation d’administrer des traitements qui ajoutent à la douleur et à l’inconfort de leurs enfants. Yvonne Brandelli a constaté que les parents qui ont peur de voir souffrir leur enfant ont plus de difficulté à suivre les plans de traitement recommandés, surtout si l’enfant reçoit de nombreux traitements douloureux comme des auto-injections.

L’avenir : Ces résultats soulignent le besoin d’accroître le soutien psychologique et les ressources pour les parents d’enfants arthritiques afin de les aider à reconnaître et à gérer leurs sentiments face à la douleur de leur enfant, de manière à garantir que l’enfant reçoit le meilleur traitement possible.

Éliminer les « cellules zombies » pour réduire la douleur et la dégénérescence de la colonne

Photographie du Dr Hosni Cherif et du Dre Lisbet HaglundHosni Cherif, Ph. D., Université McGill
Superviseure : Lisbet Haglund, Ph. D.

La découverte : La dégénérescence de certaines parties de la colonne peut entraîner des maux de dos et de l’arthrose. Certains traitements peuvent contribuer à atténuer la douleur, mais il n’existe pas de traitement pour prévenir la dégénérescence. Les « cellules zombies » ou sénescentes (des cellules qui ne se multiplient plus, mais qui sont encore vivantes) pourraient jouer un rôle clé dans la dégénérescence de la colonne. Hosni Cherif a été le premier à découvrir que RG-7112, un médicament synthétique, et l’o Vanilline, un composé naturel, déclenchaient des changements qui aident les nouvelles cellules saines à croître tout en tuant les cellules sénescentes.

L’avenir : Ces découvertes pourraient mener à de nouveaux médicaments qui ralentissent la dégénérescence des disques et réduisent la douleur dorsale.

Calculer le risque cardiovasculaire chez les personnes atteintes d’une maladie psoriasique

Photographie du Dre Lihi Eder, Keith Colaço et Dre GladmanDre Lihi Eder, Women’s College Hospital

Candidat : Keith Colaço, Women’s College Hospital
Supervieures : Dres Dafna Gladman et Lihi Eder

La découverte : Les maladies psoriasiques sont des maladies inflammatoires chroniques qui s’attaquent à la peau et aux articulations. Elles comprennent le psoriasis et l’arthrite psoriasique. Les gens atteints de maladies psoriasiques sont plus susceptibles de souffrir de maladies cardiovasculaires, telles que des crises cardiaques et des ACV. Cependant, les médecins ont besoin d’une méthode plus efficace pour déterminer quels patients présentent le risque le plus élevé. La Dre Lihi Eder et Keith Colaço ont découvert des anomalies dans les particules lipides et les biomarqueurs cardiaques de patients atteints de maladies psoriasiques.

L’avenir : Ces biomarqueurs, lorsqu’ils s’ajoutent aux facteurs de risque traditionnels associés aux maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension ou le tabagisme, pourraient permettre d’identifier les patients qui développeront la maladie dans les 5 à 10 prochaines années. La capacité à identifier les patients à risque élevé mènera à de meilleurs soins et à un risque cardiaque réduit.

Étudier un nouveau traitement contre la sclérodermie

Photographie du Dr Andrey LeaskAndrew Leask, Ph. D., Université Saskatchewan

La découverte : La sclérodermie se caractérise par une accumulation de tissu fibreux rigide de type cicatriciel dans la peau. Un type de cellule nommé fibroblaste est à l’origine d’une surproduction de collagène et de la formation de tissu cicatriciel rigide (un processus appelé fibrose). Andrew Leask a découvert qu’inhiber une protéine à l’intérieur du fibroblaste appelée YAP1 peut bloquer les gènes responsables de la fibrose.

L’avenir : Cette découverte fournit des indices pour un nouveau domaine d’investigation, à savoir l’utilité des médicaments qui ciblent YAP1 pour renverser la fibrose, ce qui mènerait à de plus nombreuses options de traitement et à une meilleure qualité de vie pour les personnes atteintes de sclérodermie.

Réduire le risque d’influenza chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde

Photographie du Dre Ines ColmegnaDre Ines Colmegna, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

La découverte : Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) sont plus sujettes aux infections. L’une des causes les plus fréquentes d’infection chez ces patients est l’influenza ou grippe saisonnière. La Dre Ines Colmegna a mené la première étude visant à montrer que l’utilisation d’un vaccin à forte dose contre l’influenza protège mieux les patients atteints de PR contre la grippe que le vaccin à dose standard.

L’avenir : Ces résultats appuient l’utilisation du vaccin antigrippal à forte dose pour les personnes atteintes de PR, quel que soit leur âge. Cela pourrait améliorer la protection induite par le vaccin et réduire le risque de la grippe chez ces patients.

Améliorer la protection articulaire des personnes atteintes d’arthrose de la main

Photographie du Dre Joy MacDermid and Pavlos BobosJoy MacDermid, Ph. D., Université Western

Candidat : Pavlos Bobos, Université Western

La découverte : Les programmes de protection articulaire aident les patients atteints d’arthrose de la main en réduisant la douleur et en améliorant la fonction. Dans une revue complète de la littérature, Pavlos Bobos a trouvé des défis avec ces programmes, par exemple, ils manquent de constance, certains ne sont pas appuyés par des données probantes, un grand nombre ne sont pas à jour et peu d’entre eux se servent d’appareils fonctionnels. Joy MacDermid a créé un nouveau moyen de mesurer l’impact des tâches quotidiennes sur les mains, grâce à un capteur intégré à un faux ongle.

L’avenir : Une meilleure compréhension des forces employées lors des tâches quotidiennes aidera à mettre au point de nouveaux programmes de protection des articulations pour améliorer la fonction des mains et préserver les articulations.

Trois outils pour voir les lésions articulaires causées par la polyarthrite rhumatoïde

Photographie du Dre Sarah ManskeSarah Manske, Ph. D., Université de Calgary

La découverte : Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) subissent de l’enflure et des lésions osseuses dans les articulations. Toutefois, l’origine de cette détérioration et de son aggravation reste encore à déterminer. Sarah Manske a élaboré des techniques pour superposer des images prises lors de tests variés administrés à différents moments (p. ex. IRM, échographie et tomodensitogramme). L’objectif est de mieux mesurer les changements touchant les os des personnes atteintes de PR, et l’inflammation qui pourrait être en cause.

L’avenir : Une utilisation accrue des outils d’imagerie pour détecter l’inflammation qui n’est pas visible lors d’un examen clinique aidera les cliniciens à déterminer comment la PR progresse, si la personne est à risque de subir d’autres lésions osseuses et, le cas échéant, quelles stratégiques peuvent aider à réduire ces dommages.

Le cannabis contre la douleur de l’arthrite

Photographie du Dr Jason McDougallJason McDougall, Ph. D., Université Dalhousie

La découverte : De nombreuses personnes atteintes d’arthrose ont du mal à trouver un moyen efficace de soulager leur douleur. Les analgésiques prescrits, comme les AINS, ont ceci comme limitation : ils traitent la douleur causée par l’inflammation, mais ne sont pas efficaces contre la douleur neuropathique, qui est causée par les nerfs endommagés dans les articulations. Jason McDougall a identifié un système cannabinoïde naturel à l’intérieur d’articulations animales qui est efficace pour soulager la douleur neuropathique et inflammatoire. Il a également découvert de nouveaux composés du cannabis qui pourraient aider les patients à mieux gérer leur douleur.

L’avenir : En tirant parti du système cannabinoïde naturel du corps, on pourrait aider les personnes atteintes d’arthrose à diminuer la dose d’AINS nécessaire pour traiter leur douleur et leur inflammation articulaires, réduisant du même coup les effets secondaires qu’elles subissent.

Développement de la polyarthrite rhumatoïde dans une population à haut risque

Photographie du Dr Vidyanand Anaparti, Dr Hani El-Gabalwy and Dre Neeloffer-MookerjeeVidyanand Anaparti, Ph. D., Université du Manitoba
Superviseurs : Dr Hani El-Gabalawy et Neeloffer Mookherjee, Ph. D.

La découverte : Les membres des Premières Nations présentent des taux élevés de polyarthrite rhumatoïde (PR), et les raisons de ce phénomène sont encore inconnues. Vidyanand Anaparti étudie des membres des Premières Nations présentant un risque élevé de PR à mesure qu’ils commencent à présenter des symptômes afin de déterminer quels facteurs précèdent l’apparition de la maladie et y contribuent. Les microARN, ces « interrupteurs cellulaires » qui activent ou désactivent les gènes, sont parmi ces facteurs. M. Anaparti a déterminé que les parents au premier degré des personnes atteintes de PR ont des niveaux altérés de microARN, et que les façons dont ceux-ci sont exprimés dépendent du type de cellule immunitaire.

La méthylation, un processus qui contrôle l’expression des gènes, est un autre interrupteur cellulaire. M. Anaparti a découvert que la méthylation de gènes spécifiques était différente chez les patients atteints de PR et pourrait jouer un rôle important dans le développement de la maladie. Il a également constaté que les niveaux de marqueurs métaboliques (comme la vitamine D, les acides gras oméga-3 et oméga-6, les oxylipines et les adipokines) sont modifiés dans les parents au premier degré des personnes atteintes de PR qui sont à risque élevé de développer la maladie.

L’avenir : M. Anaparti a découvert que les microARN et la méthylation ont une influence directe sur l’expression des gènes impliqués dans la PR. Ces découvertes ne s’appliquent pas uniquement à la population autochtone et pourraient aider à identifier les personnes à risque de développer la PR, en général.

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