Quels sont les facteurs de risque de la goutte?
La goutte étant directement liée au taux d’acide urique dans le sang, ces facteurs de risque sont surtout associés à la production et à l’élimination d’acide urique.
Régime alimentaire : Les aliments, notamment la viande rouge et certains fruits de mer (comme les crevettes et les poissons gras), les boissons alcoolisées (surtout la bière), le sucre et le fructose (que l’on trouve dans les boissons gazeuses) peuvent tous faire augmenter le taux d’acide urique.
Hypertension artérielle : L’hypertension artérielle et certains médicaments utilisés dans son traitement (diurétiques) augmentent le risque de développer la goutte. La prise d’aspirine à faible dose fait aussi augmenter le taux d’acide urique.
Obésité : Les personnes ayant un poids corporel élevé sont plus susceptibles de développer la goutte, et à un plus jeune âge que les personnes dont le poids corporel est plus faible. L’incidence de la goutte a presque doublé au cours des vingt dernières années, probablement en raison de l’augmentation de la prévalence de l’obésité dans la population générale.
Médicaments : Certains médicaments inhibent l’élimination de l’acide urique par les reins. En général, les diurétiques et certains médicaments qui affaiblissent le système immunitaire augmentent le risque de crises de goutte.
Traumas et traumatismes : L’apparition de la goutte peut être provoquée par une intervention chirurgicale, une crise cardiaque ou tout autre trauma ou traumatisme psychologique, voire émotionnel.
Maladie du rein : Même une maladie du rein bénigne peut nuire à l’élimination de l’acide urique.
Hérédité : Si un membre de votre famille a la goutte, cela augmente votre risque de développer la maladie puisque la goutte est parfois héréditaire. Toutefois, un grand nombre de personnes qui développent la goutte n’ont pas d’antécédents familiaux de la maladie.
Déshydratation : La déshydratation peut contribuer aux crises de goutte.
La goutte est-elle fréquente?
On estime qu’environ un million de Canadiens sont atteints de la goutte, soit approximativement 2 à 4 % de la population. La goutte est la forme d’arthrite inflammatoire la plus courante et touche davantage les hommes que les femmes (environ 4 % comparativement à 1 %). Au fil des années, le nombre de personnes atteintes de la goutte a augmenté dans le monde entier, de même que le nombre de nouveaux diagnostics. La goutte est plus fréquente chez les personnes âgées.
Bien que ces statistiques sur la goutte reflètent probablement une population principalement cisgenre, peu de recherches indiquent que l’utilisation d’une hormonothérapie à long terme par les personnes transgenres est associée à des changements dans le taux d’acide urique, ce qui pourrait entraîner des conséquences sur le développement de la goutte. Des recherches plus approfondies sont requises.
Si vous avez des préoccupations concernant une éventuelle modification du taux d’acide urique due à la prise d’hormones ou si vous êtes atteints d’autres maladies susceptibles d’augmenter votre risque de crises de goutte, consultez votre médecin pour savoir comment surveiller de plus près votre risque.
Que se passe-t-il au cours d’une crise de goutte?
Les crises de goutte ne peuvent survenir que s’il y a des cristaux d’acide urique dans l’articulation, ce qui se produit uniquement lorsqu’il y a trop d’acide urique dans le sang.
Une fois les cristaux dans l’articulation, le système immunitaire va parfois essayer de les éliminer. Dans certaines circonstances, les globules blancs, une composante du système immunitaire, peuvent migrer du sang vers l’articulation où se trouvent les cristaux d’acide urique. Ces globules blancs, appelés neutrophiles, vont essayer d’éliminer les cristaux d’acide urique. Dans l’espoir d’éliminer ces cristaux, les neutrophiles vont se multiplier dans l’articulation, ce qui entraîne une inflammation, une enflure, une rougeur et une douleur dans l’articulation touchée. C’est ce que l’on appelle une crise de goutte.
Les neutrophiles ne sont pas assez forts pour éliminer les cristaux d’acide urique dans l’articulation et, après quelques jours, ils meurent et la crise de goutte s’estompe. Cependant, les cristaux d’acide urique présents dans l’articulation resteront, ce qui expose la personne à un risque élevé de crises de goutte ultérieures si des mesures ne sont pas prises pour en réduire le nombre.
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Cette ressource a été mise à jour en octobre 2022 avec les conseils de l'expert suivant :
Dr Jean-Philip Deslauriers
Professeur d’enseignement Clinique à l’Université de Sherbrooke
Rhumatologue
Bathurst, Nouveau-Brunswick