Une étude financée par l’ICES et la Société de l’arthrite du Canada établit un lien entre les infections liées aux arthroplasties de la hanche et la mortalité
Toronto, Ontario, 4 septembre 2024 – Selon une nouvelle recherche publiée dans le Journal of Bone and Joint Surgery (en anglais), le risque de mortalité dans les 10 ans est multiplié par plus de cinq chez les patients qui développent une infection articulaire périprothétique (IAP) après une arthroplastie complète de la hanche.
Dans l’une des plus grandes études à ce jour concernant des patients atteints d’une IAP suivant une arthroplastie complète de la hanche, les chercheurs de l’ICES, du Sunnybrook Reasearch Institute et de la faculté de médecine Temerty du département de chirurgie de l’Université de Toronto se sont penchés sur le risque de décès à long terme (10 ans) de 175 432 adultes qui ont subi leur première arthroplastie de la hanche en Ontario, au Canada. L’étude était financée par l’ICES et la Société de l’arthrite du Canada.
Environ un adulte canadien sur sept vit avec l’arthrose, un nombre qu’on s’attend à voir augmenter à mesure que vieillit la génération du baby-boom et qu’augmente l’espérance de vie. Les procédures d’arthroplastie peuvent atténuer la douleur et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie progressive.
« La plupart des arthroplasties sont des réussites, mais malheureusement, environ un à deux pour cent des patients développent des infections de l’articulation prothétique. Il est bien connu qu’à long terme, de telles infections peuvent entraîner des répercussions sur la santé du patient, mais cette recherche fournit des preuves convaincantes qu’elles peuvent même entraîner la mort », explique l’auteur principal, le Dr Raman Mundi, professeur adjoint au département de chirurgie de la faculté de médecine Temerty et chirurgien-scientifique au département de chirurgie orthopédique au Sunnybrook Health Sciences Centre.
Les chercheurs ont découvert que parmi les adultes ayant subi leur première arthroplastie de la hanche entre 2002 et 2021, 868 patients (0,5 %) ont eu besoin d’une opération supplémentaire en raison d’une IAP survenue dans l’année suivant l’arthroplastie.
Les patients ayant une IAP dans l’année suivant l’arthroplastie ont un taux de mortalité dans les 10 ans beaucoup plus élevé que ceux qui n’ont pas développé d’infection (11,4 % par rapport à 2,2 %).
« Nos conclusions mettent en évidence le besoin que des chirurgiens spécialisés en arthroplastie et des experts des maladies infectieuses collaborent dans le cadre d’efforts de prévention et qu’ils suivent les meilleures pratiques en matière de soins aux patients », dit l’auteur principal, le Dr Bheeshma Ravi, chercheur auxiliaire à l’ICES, chirurgien-scientifique au département de chirurgie orthopédique au Sunnybrook Health Sciences Centre et professeur adjoint en chirurgie à la faculté de médecine Temerty. Les auteurs ont donné plusieurs raisons qui leur font croire que le lien entre l’IAP et la mortalité est probablement causal et non corrélationnel.
Tout d’abord, le lien est très fort, les auteurs ayant contrôlé les variables comme l’âge, le sexe, le revenu et l’état de santé. Ensuite, il existe un précédent voulant que les évènements orthopédiques importants (comme les fractures de la hanche) puissent faire augmenter le risque de mortalité. Finalement, l’étude se base sur des preuves existantes ayant utilisé de petites cohortes de patients et de courtes périodes de suivi.
« Éventuellement, nous devons élaborer des stratégies efficaces afin de prévenir et soigner ces infections pour réduire les risques à long terme pour les patients », ajoute le Dr Ravi.
« L’arthroplastie est le pilier de la gestion définitive pour des millions de patients vivant avec l’arthrose en phase terminale. Bien que le risque d’infection soit très faible pour le patient, étant donné que des dizaines de milliers d’arthroplasties sont réalisées chaque année au Canada et que 70 % d’entre elles sont directement liées à l’arthrite, d’un point de vue de santé publique, il est essentiel de trouver des stratégies qui réduisent encore davantage le risque d’infection. Financer cette recherche nous a permis de quantifier ce risque et de fournir les données nécessaires à l’élaboration de futures stratégies de prévention », explique Siân Bevan, directrice du volet scientifique de la Société de l’arthrite du Canada.
L’article « Association Between Periprosthetic Joint Infection and Mortality Following Primary Total Hip Arthroplasty » a été publié dans le Journal of Bone and Joint Surgery (en anglais).
Le Sunnybrook Research Institute (SRI) est la branche de recherche du Sunnybrook Health Sciences Centre, un centre universitaire de sciences de la santé internationalement reconnu entièrement affilié à l’Université de Toronto. Avec ses programmes bien établis dans les sciences fondamentales et les sciences appliquées qui s’étendent sur trois plateformes scientifiques et dix programmes cliniques, le SRI met au point des innovations en matière de soins pour plus de 1,1 million de visites annuelles de patients dans les hôpitaux. Reconnu comme un centre d’excellence en ultrasons focalisés, le SRI possède l’un des programmes de recherche en ultrasons spécialisés les plus complets et efficaces du monde, avec des scientifiques et des experts cliniques qui stimulent le progrès dans le domaine. Apprenez-en davantage à Sunnybrook.ca/research (en anglais).
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